Axelle Fanyo : voix et présence

Cette étape importante, partagée avec le metteur en scène Florent Siaud et la compagnie Les Frivolités Parisiennes, arrive alors que la jeune soprano s’est bâtie une personnalité vocale et une présence théâtrale reconnues par la critique et recherchées par les musiciens. Le chef Esa-Pekka Salonen, qui l’avait dirigée en septembre 2022 dans La Damoiselle élue de Debussy avec l’Orchestre de Paris, l’a ainsi invitée en juin dernier à San Francisco pour une production d’Adriana Mater de Kaija Saariaho, mise en espace par Peter Sellars. Là encore, les critiques ont souligné l’aisance et la clarté de la voix ainsi que la justesse de la diction : deux qualités qui rendent ses personnages vivants et captivants.

L’intérêt dramatique du récital

Sans brûler les étapes, Axelle Fanyo s’est donné le temps d’aborder les « grands rôles » sur scène. La construction de la voix, sa capacité à donner du sens au texte se forgent idéalement dans l’exercice du récital. Axelle Fanyo le pratique par goût autant que par une nécessité bien comprise. Lauréate en 2021 du Concours Nadia et Lili Boulanger et de l’Académie Orsay-Royaumont avec le pianiste Adriano Stampanato, elle montrait tout l’intérêt dramatique du travail sur les mélodies de Debussy, Duparc, Copland ou Brahms. Dans le cadre de la série « Rising Stars », Axelle Fanyo se produira sur les grandes scènes européennes au côté du pianiste Kunal Lahiry (dont le 15 avril à la Cité de la musique). Quant à la scène, elle l’aborde avec des projets originaux, comme Les Aventures du Baron de Münchausen, mis en scène par Patrice Thibaud et dirigé par Hervé Niquet, ou We are eternal avec Opera Fuoco, d’après la vie et l’œuvre de Lorenzo Da Ponte. Elle sera, en septembre, la récitante de L’Histoire du soldat de Stravinsky, avec les musiciens de l’Orchestre de Paris. Une voix qui se dessine des horizons multiples.

Jean-Guillaume Lebrun