Focus -236-Centre Culturel Suisse
Art, média et image
Entretien / Yan Duyvendak
Publié le 22 septembre 2015 - N° 236Yan Duyvendak présente une rétrospective de sept performances solo, qui questionnent l’image et les modèles médiatiques.
Vous avez eu une formation en arts visuels, pourquoi vous êtes-vous tourné vers la performance ?
Yan Duyvendak : C’était avant tout une question de communauté de pensée et de manière de travailler. Dans les arts visuels, quand une œuvre est faite, on ne peut pas la changer, ni en discuter vraiment. Et on travaille seul. Dans les arts vivants, le processus est très différent. Beaucoup de mes travaux ont été réalisés en collaboration avec la cinéaste Nicole Borgeat. Longtemps, j’ai cru que j’avais changé de voie : des arts visuels au théâtre en passant par la performance. Mais je crois qu’une continuité s’établit : je cherche à explorer comment vivre avec les modèles que la société me propose.
« Explorer comment vivre avec les modèles que la société me propose. »
Est-ce le cas des projets que vous présentez au Centre culturel suisse ?
Y.D. : Tout à fait. Ces performances concernent des figures proposées par les médias, la télévision notamment – l’artiste, le mâle, la starlette. Lors de ces performances, j’assujettis mon corps à un dispositif scénique fort et contraignant. Par exemple, dans My name is Neo, j’essaye d’endosser le rôle de la figure mi-christique, mi-héroïque de Neo dans Matrix. Mon corps a vieilli, et ce sera intéressant de reprendre ces performances plus de dix ou quinze ans après. Si je réussis à parler des figures, et non des images, les performances n’auront pas vieilli. Je laisse les vidéos de mes travaux sur le site de ma compagnie (www.duyvendak.com) mais le reenactment est plus ludique et plus incisif.
Propos recueillis par Eric Demey
A propos de l'événement
Art, média et imagedu mardi 20 octobre 2015 au vendredi 23 octobre 2015
Centre culturel suisse
38 Rue des Francs Bourgeois, 75003 Paris, France
à 20h.
Tél. : 01 42 71 44 50.