Ars Nova et Cléo T., rencontre avec Cléo T.

« Ce projet à la croisée des formes et des formats me touche beaucoup. Dans mon travail, je ne pars pas de notes mais d’images, de paysages, d’émotions, de narrations, dans un esprit très cinématographique. Avec les musiciens d’Ars Nova, dont la pratique quotidienne est de se confronter au texte des partitions, nous nous sommes plongés dans cette aventure avec l’envie de bâtir des ponts.

Bâtir des ponts

Le travail au plateau a permis de se poser la question de la « langue commune » que nous voulions utiliser, puis de développer, autour de mon instrument de prédilection — un piano amplifié — une forme globale, poétique, dramaturgique, qui joue sur la matière, la texture, les espaces de la musique. Par exemple, nous explorons les possibilités qu’offre la sonorisation des instruments, à l’instar de mon « piano magique » : avec des boucles, des reverbs, des delays, en posant les instruments sur des silences qui n’en sont pas, on peut vraiment modifier l’écoute. Cela pose aussi des questions passionnantes — et nous travaillons pour cela avec les éditions musicales L’Octanphare — autour de la notation, de la restitution graphique et donc de la transmission de cette musique, où, parfois, il est plus pertinent de signifier un effet sonore plutôt qu’un phrasé. »

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun