La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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ANNE THERON

ANNE THERON - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 octobre 2010

PYRRHUS : UN HOMME QUI CHERCHE

SA FASCINATION POUR LE PERSONNAGE DE PYRRHUS AMENE ANNE THERON A S’EMPARER D’ANDROMAQUE DE RACINE ET A EXPLORER LES TERRITOIRES DE L’AMOUR, DE LA TRANSGRESSION, DE L’ALTERITE, DE LA RECONSTRUCTION…

« Avec Racine, il faut gratter jusqu’à l’os, montrer l’essentiel et suggérer le reste. » Anne Théron
 
Qu’est-ce qui vous captive dans le personnage de Pyrrhus ?
Anne Théron : Sans doute le fait qu’il s’agisse d’un personnage qui pose un véritable choix de liberté. En allant vers Andromaque plutôt que vers Hermione, Pyrrhus fait le choix de l’autre, de l’étrangère dont il a anéanti le peuple. C’est un homme qui cherche, qui transgresse, un homme en devenir qui échappe au déterminisme. Pour l’amour d’une femme, il rejette la loi, trahit les siens et propose une formidable utopie : effacer la mémoire de l’horreur à laquelle il a participé. C’est une façon, pour lui, de construire un monde nouveau.
 
Quelle relation entretenez-vous avec le théâtre de Racine ?
A. T. : J’ai commencé à m’y intéresser assez récemment, après avoir mis en scène Antigone, et cette rencontre a été pour moi un véritable choc. J’aime passionnément la langue de Racine. Cette écriture ne comporte pas un gramme de graisse. Bérénice et Andromaque sont les deux pièces qui m’intéressent le plus — des pièces qui continuent à nous parler de façon très forte aujourd’hui. Andromaque interroge, par exemple, la façon dont deux peuples peuvent recommencer à vivre ensemble après un conflit. C’est une question sans âge.
 
Quel univers votre scénographe, Barbara Kraft, et vous-même avez-vous imaginé ?
A. T. : Nous avons souhaité créer une sorte de non-lieu, un espace blanc et indéterminé, quasi un espace public, comme une antichambre. Tous les acteurs seront présents sur le plateau. Leurs corps raconteront l’intertexte de la pièce. Avec Racine, il faut gratter jusqu’à l’os, montrer l’essentiel et suggérer le reste. Il ne peut pas y avoir de surplus, d’excédent.

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat


Andromaque, 2010, d’après Racine ; mise en scène d’Anne Théron. Du 22 au 25 mars 2011.

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