La Terrasse

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Focus -156-peniche

Alexandros Markeas

Alexandros Markeas - Critique sortie Classique / Opéra

Publié le 10 mars 2008

L’opéra post-moderne

Après avoir présenté l’année dernière Le Chant quotidien, Alexandros Markeas revient à la Péniche Opéra pour Outsider. La trame de cet opéra, naviguant entre la Grèce, la France et les Etats-Unis, peut se lire comme une métaphore de l’itinéraire artistique du compositeur, né à Athènes en 1965 et actuellement professeur d’improvisation au Conservatoire de Paris. Il nous explique l’esthétique originale de son nouvel opus.

«  Ce que j’aime, c’est inventer de nouvelles formes tout en n’hésitant pas à reprendre des figures tonales ».
 
Pourquoi avoir choisi de mettre en musique le destin des réalisateurs Elia Kazan et Jules Dassin ?
 
Alexandros Markeas : Je m’inspire de leurs histoires pour développer une réflexion sur la trahison, et sur le lien entre Orient et Occident. L’opéra se déroulera sur les deux péniches. L’une reconstituera une taverne grecque, l’autre une sorte d’Actor’s Studio new-yorkais pour chanteurs. La trame se base sur la dénonciation par Elia Kazan, lors du maccarthisme, de nombreux artistes communistes. L’un de ces dénoncés était le réalisateur Jules Dassin.
 
Quel type de langage musical développez-vous dans cette œuvre ?
 
A.M. : Pour l’action dans la taverne grecque, je me suis inspiré de la musique traditionnelle méditerranéenne. La formation instrumentale comprend claviers, accordéon et guitare. Pour la scène à New York, je me suis rapproché du style des comédies musicales, avec des rythmes proches du jazz. Il y a par ailleurs des éléments sonores communs aux deux lieux.
 
Comment vous positionnez-vous aujourd’hui sur la scène musicale contemporaine, partagée entre défenseurs d’un retour à la tonalité et partisans d’une écriture moderniste ?
 
A.M. : Je me sens plus proche de la seconde catégorie, celle des compositeurs qui ont suivi la Seconde Ecole de Vienne. Mais je revendique un côté post-moderne. Car ce que j’aime, c’est inventer de nouvelles formes tout en n’hésitant pas à reprendre des figures tonales. Je m’intéresse par ailleurs beaucoup aux musiques improvisées et aux nouvelles technologies.
 
Comment se passe l’échange avec Mireille Larroche, qui met en scène Outsider ?
 
A.M. : C’est un échange continu. Sa présence est forte depuis l’écriture du livret, confiée à May Bouhada. Elle apporte un regard clair, en insistant sur le sens de chaque scène.
 
Quels sont vos liens avec l’ensemble 2e2m ?
 
A.M. : J’ai des liens d’amitié avec les musiciens. Certains étaient d’ailleurs mes camarades au Conservatoire de Paris. J’avais déjà fait Le Chant quotidien avec cet ensemble. C’est très confortable pour moi, car j’imagine à l’avance les sons qu’ils peuvent produire. En répétition, ils me proposent des choses et je peux rebondir. Ce sont des conditions de travail idéales.
 
Propos recueillis par Antoine Pecqueur


 
Les 31 mars, 4, 5, 7, 11, 12 et 14 avril à 20h30. Places : 24€.

A propos de l'événement



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