La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -151-branly

Alain Weber 

Alain Weber  - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 octobre 2007

une programmation artistique exigeante

Alain Weber est chargé de la programmation des spectacles vivants du musée du quai Branly, élément essentiel du dispositif muséographique.

Pourquoi des spectacles vivants au musée ?

Alain Weber :
Dès le départ, et ce contrairement à bien d’autres musées, le choix a été assumé de ne pas faire du Théâtre Claude Lévis-Strauss seulement un lieu de débats et de colloques. Nous avons donc mis en place une programmation régulière basée sur une thématique indépendante des expositions temporaires et des pays, comme un autre regard sur ces grandes cultures. Ce choix apporte énormément en rappelant le caractère vivace des traditions. Ces traditions sont encore pratiquées dans un contexte social, rituel et sacré précis par des artistes appartenant à des castes de transmission. Mais il arrive aussi, quand on en perd le sens, que la tradition ne soit maintenue que dans le contexte du spectacle. Tout dépend des situations géographiques, écologiques et de la volonté populaire de maintien de ces traditions. Parallèlement, en accueillant des formes contemporaines, le musée établit aussi des passerelles avec les formes nouvelles. L’an dernier nous avions organisé les spectacles autour de la parole et de la poésie, desquelles tout naît. Nous avons cette année choisi la thématique du corps, déclinée autour du corps animal, du corps travesti et du corps acrobatique. La thématique permet le parcours et le voyage entre les différents pays et signe l’originalité de ce lieu de spectacles entouré d’expositions, qui a une place particulière à trouver parmi toutes les propositions parisiennes.

« Se découvrir soi-même en voyageant parmi des choses dont on n’a pas l’habitude. »

Entre salons de musiques et master classes, vous accordez une place prépondérante à la musique.

A. W. :
Les salons de musique et les master classes permettent de découvrir des formes conviviales et intimistes dans une configuration créée exprès dans le foyer du musée. Autour de la harpe et des voix de femme, la programmation des salons de musique de cette année voyage de la Chine au Rajasthan, en passant par l’Inde, la Corée, le Maroc, etc. Quant aux master classes, elles ouvrent à des traditions non pratiquées chez nous et initient en quelques heures à des formes musicales qui paraissent inabordables à l’Occidental, comme le chant diphonique, par exemple, où on émet deux sons à la fois. S’initier, c’est casser des barrières sur les différences entre les arts, démystifier l’idée selon laquelle certaines techniques seraient réservées à certains peuples, ouvrir des champs de sensibilité non familiers et se découvrir soi-même en voyageant parmi des choses dont on n’a pas l’habitude.

Propos recueillis par Catherine Robert 


A propos de l'événement



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