Emmanuelle Gorda : pédagogie et création
Danseuse et chorégraphe, Emmanuelle Gorda a [...]
Focus -201-Centre Chorégraphique National de Tours
Afshin Ghaffarian, interprète de Thomas Lebrun, développe un nouveau projet de création en résidence à Tours.
Comment définissez-vous votre démarche artistique ?
Afshin Ghaffarian : Je dirais que ce que je faisais en Iran était de l’ordre du théâtre corporel, car on ne pouvait pas parler de danse, c’était interdit. En France, j’ai créé Le Cri Persan. Dans ce solo, il y a l’homme, qui passe d’un état à un autre à travers les quatre éléments, l’eau, l’air, la terre et le feu. Je porte une parole universelle plus qu’un travail identitaire, et je fais aussi beaucoup de performances en dehors de mes spectacles.
Quelle est cette nouvelle création ?
A. G. : C’est une adaptation libre du roman de l’écrivain tchèque Bohumil Hrabal, l’histoire d’un homme dont le travail est de détruire des livres, en les écrasant avec une machine. On l’y oblige, alors qu’il les aime et veut les épargner. Tous les pays, à un moment donné de leur histoire, ont été confrontés à la censure et à la destruction autoritaire des livres. L’histoire est un prétexte pour parler de la destruction de la pensée, de la mémoire, de l’Histoire, s’exprimant par les livres.
Vous travaillez avec un sociologue. Quel est son rôle ?
A. G. : Avec Baptiste Pizzinat, nous travaillons sur un projet d’écriture, qui explore les questions du corps dans la société, de ce lien permanent entre l’art et la société. Nous parlons de la destruction des livres, de la dématérialisation de la pensée. C’est important de sortir cet ouvrage au moment de la création du solo. Il existe un rapprochement entre le monde de la scène et la scène du monde.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Accueil studio du 27 mai au 7 juin 2013. Première au Festival Tours d’Horizons.
Danseuse et chorégraphe, Emmanuelle Gorda a [...]