Un clown drôlement tragique
Adèll Nodé-Langlois adapte la tragédie d’Antigone pour un monologue clownesque.
« Pourquoi Antigone ? Parce que le destin de cette jeune fille rebelle me touche. Pour écrire le spectacle, j’ai puisé dans les différentes versions, celles de Sophocle, Anouilh, Bauchau, et puis, comme tout clown, dans ma propre vie également. Antigone a de nombreux points communs avec le clown, par son énergie adolescente, toute de feu et de passion, par son impatience, par sa révolte contre les conventions. Le clown exige un travail très organique et fait vibrer toutes les cordes des émotions. Il habite le présent. Perdu face aux mystérieux mécanismes du monde, il est lui aussi aux prises avec des forces qui le dépassent et réagit comme il peut, souvent maladroitement, aux coups de l’existence. En se plaçant sous l’emprise de cette lignée maudite, il renvoie en miroir la vulnérabilité humaine. Antigone et le clown sont deux figures poétiques et sacrifiées. »
Propos recueillis par Gwénola David
Antigone (Monologue clownesque), mise en scène Sophie Buis, direction artistique et interprétation d’Adèll Nodé-Langlois. Le 16 mai à 20h30, le 17 à 22h et le 18 à 19h. Chapiteau du Musée archéologique.