Sergeï, conception et interprétation Lucie Antunes
Dans son concert-performance Sergeï, la [...]
Focus -283-Le CENTQUATRE~PARIS, Festival Les Singuliers
Artiste associé au CENTQUATRE, le comédien Olivier Martin-Salvan s’empare des mots et des jaillissements poétiques de femmes et d’hommes reclus dans leurs mondes intérieurs. Un hommage à l’art brut : art de la liberté et de l’émotion pure.
« J’ai découvert l’art brut grâce à Valère Novarina, pour qui j’ai joué plusieurs spectacles et qui déclare avoir trouvé sa famille artistique, lorsqu’il avait une vingtaine d’années, à travers ces textes écrits par des personnes se situant en dehors de la culture littéraire. Cette forme d’expression me touche profondément. Le chemin qui m’a mené à la création de [ʒaklin] Jacqueline, Ecrit d’art brut a été ponctué, depuis plus de 10 ans, par de nombreuses recherches sur ces femmes et ces hommes révélant des mondes intérieurs surprenants. Au centre de ce spectacle, il y a l’enregistrement d’une femme prénommée Jacqueline effectué lors d’un de ses séjours à l’Hôpital Brugmann, en Belgique. Il y a également des textes issus du livre Ecrits bruts, de Michel Thévoz, des textes du XIXème siècle que j’ai trouvés à l’Hôpital Sainte-Anne et des textes d’Emile Josome Hodinos.
Vibrations émotionnelles
Avec moi, sur scène, à l’intérieur d’une cage, se trouve le musicien Philippe Foch qui joue de la pierre, du fer…, qui réinvestit une relation comme préhistorique avec le son. Ensemble, nous faisons un constat assez troublant : les différents textes de [ʒaklin] Jacqueline s’appellent entre eux. Toutes sortes de ressemblances semblent les réunir. On retrouve, dans ces œuvres, de nombreuses choses assez archaïques, ainsi que des choses liées à la poésie sonore. Ce qui me plaît beaucoup, c’est qu’on n’a pas du tout affaire à des écrits intellectuels, mais à des textes qui font vibrer de manière émotionnelle les zones profondes et intimes qui nous composent. Ce qui nous parvient est la seule possibilité qu’ont ces femmes et ces hommes de s’exprimer. Ils ont besoin de créer comme de respirer. Evidemment, je n’envie pas à ces artistes leur enfermement mental et physique : je leur envie leur liberté, leur façon d’échapper aux cadres, aux normes, aux pressions sociales. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
à 19h30, le dimanche à 16h.
Festival Les Singuliers,
du 10 au 25 janvier 2020.
Tél : 01 53 35 50 00.
Dans son concert-performance Sergeï, la [...]