« Du rêve que fut ma vie » des Anges au plafond : un poème visuel
Avec Du rêve que fut ma vie, Les Anges au [...]
Du 3 au 8 juin, le théâtre Mouffetard – Centre national de la marionnette propose le festival Scènes ouvertes à l’insolite en complicité avec le Théâtre aux Mains Nues. Six jours pour découvrir les spectacles de jeunes compagnies pour lesquelles la valeur n’a pas attendu le nombre des années.
Ce festival ambitionne de présenter ce qu’il se fait de mieux dans la nouvelle génération de marionnettistes – on n’y croise pas uniquement des personnes juste sorties de leur école, mais une place est aussi faite aux anciens élèves, notamment lors de la “soirée melting-pot marionnettique” présentant quatre soli issus du Master marionnette de Mons (Belgique). Ce n’est pas la seule touche internationale de ce festival où sont invitées des compagnies qui ont des accointances avec d’autres pays. On y trouve ainsi l’excellent VIVA !, un spectacle de théâtre d’objet bouleversant qui raconte avec intelligence et humour les années de dictature fasciste en Espagne, les déchirements internes aux familles, le poids porté par les descendants. De même, Balerina, Balerina mis en scène par la lituanienne Jurate Trimakaite, adaptation d’un roman slovène, utilise une combinaison de marionnette et d’écoute au casque pour évoquer la vie intérieure d’une adolescente en situation de handicap mental. Magdalena – A one puppet show, qui a commencé sa vie au Chili, est présenté dans une adaptation française par la Cie Traversière : l’histoire d’une femme certes à la retraite mais solaire, habitée par la vie.
Une programmation où le sensible se mêle au politique comme au poétique
Il y a, dans les spectacles proposés, une attention à l’humain, à ses failles, et le traitement poétique n’interdit pas le questionnement politique. Suzy, d’après le sublime texte de Magali Mougel, est un huis clos étouffant qui dépeint l’inexorable effondrement d’une femme prise au piège de la maternité, de la pression maritale, familiale et sociétale. Les veilleurs ordinaires est un spectacle très poétique qui s’intéresse à ceux qui sont différents, dont la singularité s’exprime au travers des objets qu’ils collectionnent. Décalé et surréaliste, L’aventure de l’écrasement met en scène l’épuisement, la charge mentale, à l’aide d’une métaphore extrêmement parlante. Mon grand-père est une proposition délicate qui va vers l’intime et la famille, tandis que Tant pis pour King Kong s’appuie sur la vie de Dian Fossey pour interroger certains aspects de l’anthropocentrisme. Des pistes riches, complémentaires, pour une programmation audacieuse et qualitative.
Mathieu Dochtermann
Tél. : 01 84 79 44 44.
Avec Du rêve que fut ma vie, Les Anges au [...]
Après l’avoir mise en scène au théâtre puis [...]