Pour cette mouture 2019 du festival Mesure pour Mesure, sept spectacles, dont quatre créations, et quelques concerts dans des structures associées célébreront pendant un mois les noces du théâtre et de la musique.
Au banquet sont conviés quelques fidèles de la famille. Le patriarche des lieux, le batteur directeur Mathieu Bauer, ouvrira le bal avec une création intitulée Buster, consacrée à Keaton, le célébrissime acteur du cinéma muet, au personnage aussi drôle qu’impassible. « Un ciné-concert singulier, à mi-chemin entre la performance, la conférence et le concert » en guise d’hommage. Sera également de la fête le cousin baroque, opératique et absurde, Samuel Achache, qui s’occupera pour l’occasion des enfants, en compagnie du jazzman improvisateur Antonin Tri Hoang, pour un Chewing Gum Silence autour des « ritournelles enracinées dans nos méninges ».
Conquête spatiale et migrations
A la table des mariés également, l’oncle qui ne veut pas vieillir, Alexis Forestier, qui poursuit ses expériences folles d’endimanchés, cette fois à coup de musiques bruitiste et post punk autour de l’histoire de la conquête spatiale (Volia Panic). L’ami de la famille, bien sûr, Frédéric Sonntag, qui poursuit ses pérégrinations littéraires, cette fois autour d’Antoine Volodine, en compagnie de l’Instant Donné, ensemble musical tout nouvellement associé au NTM (Black Village). Mais ce genre d’événement sert aussi à (re)voir ceux qui habitent loin. L’illustre David Marton viendra ainsi de Hongrie pour créer un de ses fameux road operas autour des figures de Narcisse et Echo. Les belges du collectif Kevin or Harry donneront eux la parole musicale à des témoignages de migrants (Landscape orchestra). Et comme cadeau de mariage, c’est une installation plastique et sonore (Hannah) qu’apportera le Verdensteatret venu d’Oslo, qui s’est nourri pour ce projet d’un voyage dans le delta du Mékong.
Eric Demey
