Festival de Sylvanès

Au sud de l’Aveyron, campée entre les Monts de Lacaune et le pays de Roquefort, aux portes du Larzac, l’abbaye de Sylvanès, qui fut restaurée à partir de 1975, entre autres par son actuel directeur Michel Wolkowitsky, abrite chaque été un festival voué à la musique sacrée et vocale. Cette quarante et unième édition se déploie une fois encore dans une exploration de répertoires très différents, y compris dans les champs de la création contemporaine avec, en particulier cette année, la découverte du Requiem pour deux sopranos et orgue composé par Thierry Huillet. Une œuvre qui met à l’honneur le magnifique orgue de Sylvanès dont on vient de  fêter les vingt ans. Ici la musique est pensée et programmée comme une réponse aux tourments du monde et aux interrogations spirituelles de l’homme. « Plus que jamais, contre les idéologies extrémistes et les fondamentalismes religieux, la culture, les arts, la musique, l’éducation des jeunes générations et la création artistique s’élèvent comme des ferments de lien social, puissants remparts capables de nous offrir des espaces de libertés, de rencontres, d’émotions partagées où nourrir nos esprits, apaiser nos cœurs et bâtir ensemble une culture de paix fondée sur des valeurs éthiques et spirituelles » écrit Michel Wolkowitsky. Il invite, dans cette abbatiale dotée d’une acoustique exceptionnelle, des interprètes de premier plan : les chefs Michel Piquemal (qui dirige la Messe solennelle en l’honneur de sainte Cécile de Gounod), Bernard Tétu (dans la rare Cantate Saint Nicolas de Britten), mais aussi Henri-Franck Beaupérin, l’organiste titulaire de l’Abbaye de Sylvanès, le trompettiste Bernard Soustrot, le maître du Flamenco Vicente Pradal, Jérôme Correas, Jean-Marc Andrieu, Geoffroy Jourdain, les chanteuses Magali Léger, Sandrine Piau et Barbara Kusa ou les ensemble Les Paladins, Les Cris de Paris, Les Passions, La Camera delle Lacrime… Un festival important dans un site d’exception.

Jean Lukas