Premiers feux
Suite d’un cycle dédié aux œuvres de jeunesse [...]
Chef-d’œuvre méconnu car partiellement brûlé il y a 140 ans, l’opéra-comique Fantasio de Jacques Offenbach renaît de ses cendres.
Le 25 mai 1877, l’Opéra Comique, qui avait déjà brûlé en 1838, flambe au cours d’une représentation de Mignon, causant la mort de dizaines de personnes. Une partie de la partition de Fantasio, opéra-comique signé Offenbach et Paul de Musset d’après la comédie d’Alfred de Musset, partit en fumée. Les éditions Boosey and Hawkes en ont publié une reconstitution en 2013. Depuis sa création au succès mitigé en 1872, Fantasio n’avait jamais été repris en France. L’Opéra Comique a décidé de le faire renaître de ses cendres et a, pour ce faire, instauré un processus inédit et exaltant de work in progress sur le long terme incluant le public.
Inclure le public dans le chantier de création
Les premières rencontres entre le metteur en scène Thomas Jolly, le chef Laurent Campellone, les chanteurs et le public ont eu lieu largement en amont des représentations : quatorze mois avant la première ! Nommées « Les Vendredis de Jacques » en clin d’œil aux fêtes très courues organisées par Offenbach en son temps, ces réunions ont permis au public de suivre le montage de la production, la construction des personnages, de l’espace scénique, de l’interprétation, mais aussi aux équipes artistiques de mesurer tout ce qui fonctionnait… ou pas. Les chroniques de cette « Affaire Fantasio » sont visibles sur le site de l’Opéra Comique. Comme si les travaux de rénovation du bâtiment de l’Opéra Comique coïncidaient avec le chantier de construction de l’œuvre… Le jeune metteur en scène Thomas Jolly, qui a rencontré un énorme succès pour son titanesque Henry VI de Shakespeare en 2015, aborde pour la première fois le répertoire lyrique et entend présenter un Offenbach intime. À ses côtés, le chef Laurent Campellone dirige l’Orchestre Philharmonique de Radio-France et l’excellent Chœur Aedes. Fantasio, jeune étudiant blasé et cynique, vient semer la zizanie à la cour du roi de Bavière (Franck Leguérinel) pour dérider la Princesse Elsbeth (Marie-Ève Munger) promise au Prince de Mantoue (Jean-Sébastien Bou). La jeune et talentueuse mezzo-soprano Marianne Crebassa endosse le rôle-titre. Casting de choix pour une très belle aventure.
A. Pecqueur
Les 12 et 26 février à 16h, les 14, 16, 18, 20, 22, 24 et 27 février à 20h. Tél : 01 40 28 28 40. Places : 16 à 135€.
Suite d’un cycle dédié aux œuvres de jeunesse [...]