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Avignon / 2019 - Entretien / Patrick Masset
Spectacle autour de la question des migrations, Exodus cherche les chemins sensibles susceptibles de dépasser l’impasse politique.
Exodus est un projet sur les migrations qui a lui-même beaucoup voyagé…
Patrick Masset : Absolument. C’était initialement une forme pour camion, destinée à arpenter des lieux dits défavorisés. Nous avions envie de faire parler des gens sur cette thématique des migrations. Nous sommes donc allés dans des lieux plutôt perdus, des villes, des quartiers, des banlieues, dans lesquels nous avons joué cette première version plus de 300 fois. A l’issue de la représentation, des échanges étaient organisés sur cette thématique, qui ont alimenté la version remaniée du spectacle.
Comment cela s’est-il passé ?
P.M. : Revenait souvent l’idée qu’on faisait beaucoup pour des étrangers alors qu’on ne s’occupait pas assez de ses propres populations défavorisées. Pour nous, comédiens, c’était une expérience épuisante mais aussi très enrichissante, qui alimente une partie du spectacle d’aujourd’hui.
A quelle forme avez-vous abouti ?
P.M. : Dans une première partie, on entrelace le récit de mes parents, qui ont quitté la Belgique après la Seconde Guerre mondiale pour le Canada, avec l’histoire d’un joueur de oud irakien, arrivé en Europe il y a à peine plus d’un an, qui porte son histoire un peu comme un conte. Nous y intégrons également les expériences issues de cette tournée en camion. Les facettes complémentaires se mélangent pour déboucher sur une séquence finale de Sanddorn Balance, très beau numéro de cirque et moment d’équilibre suspendu qui tente de dire en images, en sensations, ce qui n’arrive pas à se formuler par des mots.
Qu’est-ce que cette séquence ?
P.M. : Elle dure vingt minutes. Elle dit de manière claire et limpide, mais informulée, les équilibres que nous avons à trouver. Il s’agit d’une performance que j’ai achetée à un artiste qui se produit entre autres avec le Cirque du Soleil, et qui nous a rejoints parce que cela redonnait du sens à son travail. Il construit un immense mobile de morceaux de bois, qui passe au-dessus des spectateurs et crée un puissant sentiment de collectif. Aujourd’hui, il apparaît que nous sommes dans une impasse politique sur cette question des migrations, et je n’ai entendu personne proposer une solution idéale. Dans cette situation, cette fin que j’ai longtemps cherchée me semblait parfaite.
Propos recueillis par Eric Demey
à 21h. Relâche le 15. Générale ouverte au public le 8.
Tel. : 04 32 75 15 95.
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