Des Caravelles & des Batailles d’ Eléna Doratiotto et Benoît Piret
Dans Des Caravelles & des Batailles, leur [...]
Pierre Notte, tout en acidité et en tendresse, met en scène cinq comédiennes et explore les affres de la vie familiale et les chemins qui permettent d’y échapper.
Il y a, dans l’écriture de Pierre Notte, une forme de décalage élégant entre le dandysme métaphysique et la tendresse cynique. Des références de bon élève ou de fervent lecteur et des coups de pied de sale gosse cassant ses jouets. Du sérieux face à l’angoisse et des pirouettes de farfadet. Un art agaçant de la distanciation continuelle mâtiné de fulgurances en des aphorismes époustouflants de justesse. Des yeux embués de larmes et le rictus goguenard de celui qui a trop souffert pour se laisser aller aux sanglots… Une posture un peu dilettante, que l’élégance retient sur la pente du ridicule. Un peu champagne et un peu gueule de bois, un Musset à la sauce Cloclo, trop léger peut-être pour qu’on ne soupçonne pas derrière le masque fringant et l’ironie constante, la profondeur désespérée d’un malheureux enfant du siècle. Sa dernière pièce, Les Couteaux dans le dos, emprunte à cette esthétique de l’oxymore déjà à l’œuvre dans ses précédents textes.
Cinq comédiennes pour une farce attendrie
Marie a horreur qu’on la touche. Pas étonnant : ses parents, ses enseignants et tous les balourds d’adultes qui l’entourent ne mesurent pas vraiment la différence entre la caresse et la gifle. Ils s’inquiètent mal, aiment de travers, et seul le fantôme de Clémence sait poser sur les vilaines plaies que Marie dessine au couteau sur ses mains le baume consolateur de mots intelligents. Marie se lance dans un parcours initiatique qu’éclaire la lumière de l’amour d’un petit gardien de phare, égratigné lui aussi, lui aussi enfant trop pur de parents trop épais. La bande joyeuse et dynamique que composent les comédiennes réunies par Pierre Notte sur scène, s’empare avec talent, abattage et esprit de ce texte tout en brio. La mise en scène de l’auteur est vive et alerte, le jeu distancé permet à l’humour de s’accommoder du drame, et ce joli conte pour enfants pas sages est ficelé avec une énergie virevoltante et gracieuse. L’ensemble compose une tragédie en forme de pochade, un drame aux allures de blague, un spectacle pas sérieux et pourtant lumineux, qui a le goût des bocks et de la limonade rimbaldiennes…
Catherine Robert
à 16h25. Relâche les 10 et 24 juillet. Tél :04 32 76 02 79.
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