Avant la retraite de Thomas Bernhard, mis en scène par Alain Françon
Alain Françon met en scène Catherine Hiegel, [...]
Première pièce écrite par Adel Hakim, créée au TGP en 1991 par Jean-Quentin Châtelain, Exécuteur 14 est aujourd’hui reprise par Swann Arlaud, en compagnie de Mahut et dans une mise en scène de Tatiana Vialle.
Le dernier survivant d’une cité ensanglantée revit les événements qui ont conduit au sacrifice total des victimes et des bourreaux, ensemble consumés dans les brasiers de la violence. Il se souvient d’un temps où tout semblait en paix, mais où couvaient déjà, dans les petites vexations et les imperceptibles haines quotidiennes, les feux apocalyptiques à venir. Le héros regarde avec innocence les différends insignifiants tourner au conflit déclaré. Il apprend à vivre avec la guerre. Mais lorsque les Zélites violent et tuent sous ses yeux celle qu’il aime, il rejoint les rangs de la milice de son clan et extermine à son tour. Jusqu’à ce qu’arrivent les Exécuteurs, sortes de monstres fantastiques qui réduisent à néant la cité, sans plus aucun souci de camps, de classes, de races, de religions ou de castes. « Si on est Zélite, les Adamites te tuent. Si on est Adamite, les Zélites te tuent. » : le regretté Adel Hakim a écrit Exécuteur 14 à la fin de la guerre du Liban, comme l’anticipation de toutes les haines encore à venir et le bilan émétique des massacres déjà perpétrés depuis que l’homme est homme.
Comprendre l’horreur de la guerre
« Je situe l’action dans un futur proche. Le personnage évolue dans une scénographie qui évoque une maison presque entièrement démolie par la guerre mais dans laquelle on retrouve des vestiges de notre société : téléphone portable, console de jeux vidéos, ordinateur etc. Dans ce décor de fin du monde le protagoniste nous entraîne dans les méandres de sa pensée, nous fait partager son univers intime et nous amène à découvrir comment et pourquoi un homme peut devenir un bourreau. » dit Tatiana Vialle. Sur scène avec Swann Arlaud, qui est à l’origine du projet et interprète le texte, « un musicien, Mahut, partenaire à part entière, tantôt représentant du peuple des Zélites, les ennemis, tantôt incarnation du grand conciliateur, dieu des Adamites, tantôt simplement musicien. » Ensemble, ils suivent les sinuosités de cette introspection infernale.
Catherine Robert
Du mardi au samedi à 20h30 ; dimanche à 15h ; relâche le lundi et le 4 octobre. Tél. : 01 44 95 98 21.
Alain Françon met en scène Catherine Hiegel, [...]