La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

A la recherche du secret de l’être

A la recherche du secret de l’être - Critique sortie Théâtre Paris Théâtre de l’Epée de Bois

Entretien Diana Dobreva
Médée / Casanova / mes Diana Dobreva

Publié le 2 mars 2013 - N° 207

Comédienne pendant dix ans au sein du prestigieux Théâtre-Laboratoire Sfumato, basé à Sofia, puis metteure en scène reconnue, Diana Dobreva présente deux spectacles : Casanova, Requiem for Love et Médée, l’Insomnie de l’amour monstre

Quelles sources vous ont inspirée pour Casanova ? 

Diana Dobreva : Je me suis d’abord inspirée du film de Fellini, car ce film a pour moi une signification particulière, il représente à mes yeux l’expression de la liberté. Une grande partie de ma vie s’est déroulée sous le régime communiste, pendant lequel les films de l’Ouest étaient quasiment tous interdits. Ces films étaient diffusés en cachette, sur cassettes, alors que nous manquions de magnétoscopes ! Des années plus tard, au moment de l’avènement de la démocratie, la liberté ne fut pas celle qu’on imaginait et qu’on rêvait. Je suis revenue vers ce film comme vers mon premier rêve d’un autre monde. J’ai ensuite lu tous les tomes de l’autobiographie de Giacomo Casanova, Histoire de ma vie. Le scénario s’est fondé sur cet ouvrage et la pièce est née !

Comment considérez-vous le parcours de Casanova ?

D. D. : Nous traversons toute sa vie, depuis l’enfance jusqu’à son dernier souffle. L’idée d’une quête d’un paradis perdu, inscrit au cœur de nos cellules, guide la mise en scène. Casanova recherche le secret de l’être, lutte pour atteindre ce paradis perdu à travers l’amour et la femme. C’est une quête existentielle perpétuelle, fondée sur un grand manque. Casanova rencontre huit femmes au cours du spectacle. De grands comédiens bulgares, dont Vladimir Karamazov dans le rôle de Casanova, participent à l’aventure. Nous travaillons le jeu théâtral à travers la parole et le geste, très précisément chorégraphié. 

Comment vous êtes-vous emparé du mythe de Médée ?

D. D. : J’ai voulu traiter ce mythe depuis son origine, depuis la rencontre de Jason et Médée en Colchide. La pièce structurée en trois parties est un voyage à travers toute l’histoire de Médée et Jason mais aussi à travers les textes qui traitent de ce mythe intemporel. La première partie se concentre sur la bataille de Jason pour conquérir la toison d’or en Colchide, superbement décrite par Ovide dans Les Métamorphoses. C’est là que Médée le rencontre, décide de l’aider et de tout sacrifier jusqu’à tuer son frère. Puis ils voyagent jusqu’à Corinthe, et leur amour s’affirme pendant la traversée en bateau, ce qu’expriment des poèmes de Jorge-Luis Borges. Enfin, arrivés à Corinthe, Jason l’abandonne pour la fille du roi Créuse, une trahison au centre de la tragédie d’Euripide. La vengeance de Médée apparaît à travers Médée-Matériau de Heiner Müller. Nous mettons l’accent sur le côté humain de Médée. Ses actes sont inhumains mais proviennent d’un cœur humain déchiré.

Propos recueillis par Agnès Santi

A propos de l'événement

En quête du secret de l’être
du mardi 19 mars 2013 au dimanche 7 avril 2013
Théâtre de l’Epée de Bois
Route du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris

Du 19 mars au 7 avril. Du mardi au samedi Médée à 19h et Casanova à 21, dimanche Médée à 16h et Casanova à 18h. Tél : 01 48 08 39 74.
x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur le Théâtre

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur le Théâtre