« Naharin’s virus », une pièce d’une force orageuse peu commune d’Ohad Naharin
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Danse contemporaine - Entretien
Mêlant diverses partitions musicales, Emanuel Gat poursuit avec Freedom Sonata un travail chorégraphique entamé il y a 30 ans.
La création Freedom Sonata est-elle née à partir d’un choix musical ?
Emanuel Gat : Lorsque je crée une pièce je n’ai rien en tête. J’attends de voir ce qui va advenir dans la continuité de tout ce que j’ai fait auparavant. Cela dit il est vrai que le choix de la musique joue un grand rôle. Au tout début il y avait pour ce spectacle trois parties musicales : le second mouvement de la sonate n° 32 de Beethoven, l’album The Life of Pablo de Kanye West en entier et un morceau de Sonny Rollins. Finalement ce dernier a été abandonné pendant les répétitions et je n’ai gardé que deux éléments. J’ai conservé cette idée de trois parties qui correspond à la forme d’une sonate.
Pourquoi avoir inscrit le mot Freedom dans le titre de cette pièce ?
E.G. : Cette création s’appelle Freedom Sonata mais j’aurais pu appeler Freedom toutes mes pièces ! Depuis le début, c’est le mot le plus pertinent pour parler de ma manière de faire, dédiée à cette notion de souveraineté de l’individu dans un modèle décentralisé. Ce n’est pas une autorité, en l’occurrence le chorégraphe, qui impose les actions des interprètes. Il s’agit plutôt de créer un espace où sont données des règles assez claires tout en laissant la liberté de faire ses propres choix, de prendre ses propres décisions. C’est un élément qui est central dans mon travail.
Comment la lumière est-elle travaillée pour cette pièce ?
E.G. : Elle est comme d’habitude très présente. La lumière est un chemin que je développe parallèlement au travail chorégraphique, un processus que je creuse au-delà des pièces. Ce qui est un peu particulier dans Freedom Sonata c’est qu’il y a tout un mouvement avec les projecteurs, les lumières bougent pendant le spectacle, elles sont presque chorégraphiées. Et comme d’habitude, j’adore les vieux appareils des années 1960 ! Nous avons beaucoup avancé techniquement avec les LED, les robots, mais on a perdu énormément en qualité. Chaillot nous a donné de vieux projecteurs avant d’entamer ses travaux et nous les utilisons pour ce spectacle.
Propos recueillis par Delphine Baffour
à 20h. Tél. : 01 42 74 22 77. Durée : 1h25.
Dans le cadre de la programmation hors les murs de Chaillot Théâtre National de la Danse.
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