Iliade de Pauline Bayle
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Qui était Anaïs Nin ? Accompagnée d’une troupe de comédiennes et comédiens, ainsi que d’un musicien, Elise Vigier reprend le spectacle créé en juillet dernier lors du Festival d’Avignon, qu’elle a remanié. Elle y invite sur scène le fantôme de l’écrivaine franco-américaine pour éclairer son œuvre et son existence.
Qu’est-ce qui, dans l’écriture et la vie d’Anaïs Nin, vous a inspirée au point de vouloir lui consacrer un spectacle ?
Elise Vigier : Je connaissais bien sûr Anaïs Nin de nom, mais j’ai découvert son œuvre littéraire lors du confinement, à travers ses nouvelles fantastiques, qui ont été traduites par Agnès Desarthe. Ce qui m’a immédiatement impressionnée, c’est sa liberté d’invention, son engagement pour la fiction. Car pour elle, la fiction peut nous sauver, ou du moins nous aider à vivre. Chez Anaïs Nin, qui élabore un réalisme magique, les choses se décalent par l’art, par le pouvoir de l’imagination. Elle éclaire la réalité d’une manière totalement subjective et personnelle.
Vous avez donc demandé à Agnès Desarthe d’adapter ces nouvelles pour la scène…
EV. : Oui, c’était l’idée de départ. Mais ensuite, j’ai lu ses journaux, qui m’ont également beaucoup intéressée. J’ai souhaité qu’ils fassent également partie du spectacle. Anaïs Nin était une femme qui mettait en avant l’expérience. Elle éclairait de grandes réflexions en convoquant les petites choses du quotidien. Agnès Desarthe s’est donc mise à écrire. Et comme plusieurs nouvelles se déroulent dans les cabarets des années 1920, nous avons imaginé une création autour d’une bande d’actrices et d’acteurs qui répètent, aujourd’hui, dans un théâtre, des fragments d’une pièce d’Anaïs Nin. Lors de ces répétitions, le fantôme de l’écrivaine apparaît. Il y a aussi un film de Nicolas Mesdom qui instaure, tout au long de la représentation, une réalité parallèle à celle du plateau. Anaïs Nin au miroir est une pièce en forme d’interrogation. On a cherché à faire naître de l’humour, de la légèreté, pour établir un contrepoint aux thématiques très profondes qui traversent le spectacle.
Quelles sont ces thématiques ?
EV. : Il y a, avant tout, la thématique de l’amour. Anaïs Nin était une grande amoureuse. Une amoureuse des hommes, des êtres, du soleil, des plantes, une amoureuse de la vie. Elle nous apprend que l’on n’est pas obligé de rester cloué au réel, que l’on peut échapper à ses traumatismes. Comme une alchimiste ou comme une actrice, elle a fait de sa vie une fiction, en passant par le corps. Elle a une perception du monde qui n’est pas uniquement mentale, pas uniquement rationnelle. Elle est porteuse de liberté, avec bien sûr la question de savoir jusqu’où la liberté peut aller. Anaïs Nin questionne la possibilité pour l’art de créer un espace qui puisse permettre de supporter le chaos dans lequel nous vivons.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
du mardi au samedi à 20h, dimanche à 16h. Tél : 01 43 28 36 36. Également les 7 et 8 mars 2023 à La Passerelle à Saint-Brieuc. Spectacle vu au Théâtre Benoît-XII lors du Festival d’Avignon 2022. Durée : 2h15.
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