Ed Motta ou l’invitation au plaisir

La surprise du mois au Duc ! La grosse et douce voix Soul-Jazz d’Ed Motta, découverte pour beaucoup (et pourtant quel parcours !), vient faire souffler un vent chaud et sensuel sur notre automne parisien. Le crooner Carioca, mûri au soleil de Rio de Janeiro, familier de tous les détours et tournis musicaux, sorcier du studio et collectionneur maniaque (il possède plus de 30000 albums dans son appartement), nous entraîne dans son nouvel album dans un univers très californien truffé de références et souvenirs. « AOR » (Membran / Harmonia Mundi), douzième opus personnel de ce colosse à la voix de miel, est entièrement chanté en anglais et conçu comme un véritable hommage au son « Album-Oriented-Rock », cher à des groupes comme les Doobie Brothers, Chicago, The Beach Boys ou Steely Dan.

Le long des cocotiers…

Mélodies simples et belles, production luxueuse, énergie solaire, Ed Motta nous invite à succomber aux joies d’un hédonisme musical, joyeusement anachronique, régressif et nostalgique. « Avant d’écouter cet album, il faut adopter le modus vivendi et l’imaginaire AOR, c’est-à-dire mettre une chemise hawaïenne à la Magnum, enfiler une paire de mocassins sans chaussettes comme dans Miami Vice, monter dans une décapotable et rouler le long des cocotiers au coucher du soleil…» explique Ed Motta en guise de mode d’emploi de son propre disque. Kitsch et délectable.
Jean-Luc Caradec