« Alexeï et Yulia », quand Gaëtan Vassart et Sabrina Kouroughli content la dernière nuit des époux Navalny.
Gaëtan Vassart et Sabrina Kouroughli [...]
Mette Ingvartsen nous plonge dans une nuit de délire où les règles sont suspendues, où les neuf interprètes et le public traversent des états émotionnels forts.
« Nous sommes dans un moment de crises multiples auquel les sociétés d’aujourd’hui doivent faire face. Ce qui m’intéresse, ce sont les émotions que cela génère, comment nos corps en sont affectés et réagissent dans ces périodes difficiles et complexes. La référence aux « manies dansantes » se situe dans les temps de peste noire, de famines dues aux inondations, aux guerres. Pour moi, cela résonne avec les crises environnementales et politiques d’aujourd’hui, où il nous faut défendre les valeurs auxquelles nous croyons, malgré une polarité entre extrêmes, à droite et à gauche. Delirious Night est une chorégraphie de groupe qui explore les mouvements collectifs suscités par des situations incontrôlables qui nous submergent, inspirée par des danses sociales et des rythmes musicaux. Nous tapons dans nos mains, sur notre corps, nous chantons. C’est un groupe qui traverse un maelstrom émotionnel.
Une nuit de folie
Nous travaillons également sur la folie. Les « manies dansantes » historiques comme celles de Kolbigk en 1021, des « Convulsionnaires de Saint-Médard » (1767) ou du « Bal des folles » de Charcot (1878), c’étaient des moments de folie instantanée qui duraient des jours, voire des semaines, puis se retiraient des corps. Comme la tarentelle censée soigner les morsures de tarentules, ou les bacchanales dont elle était, en fait, issue. La danse était donc à la fois la maladie et le remède ! Mon idée chorégraphique consiste à travailler sur ces gestes d’abandon, ces éruptions, ces irruptions irrépressibles de danses sauvages. C’est une chorégraphie qui se construit avec le groupe, assez éprouvante, car nous dansons sans jamais nous arrêter. Nous portons également des masques qui nous permettent de traverser ensemble des états de transe, comme une célébration collective, excessive. Le soutien musical de Will Guthrie, qui mélange à des percussions des sons électroniques, liés à des états extatiques, contribue à faire ressentir la nuit comme un espace resserré autour des interprètes. »
Propos recueillis par Agnès Izrine
à 22h, relâche le 9.
Tél. : 04 90 14 14 14.
Durée : 1h.
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