Raphaëlle Boitel reprend « Ombres portées », une œuvre puissante
Avec Ombres portées, Raphaëlle Boitel signe [...]
Katell Le Brenn nous ouvre le journal de sa vie d’équilibriste et de contorsionniste. Un « presque » solo brillant qui met au centre la notion de déplacement, sous ses formes les plus inattendues.
Des déplacements, elle en a connus. Déplacements de fractures, allers-retours à l’hôpital… c’est un nombre incroyable de blessures qu’elle finira par égrener à la fin du spectacle. Pas de misérabilisme pour autant, c’est avec humour qu’on les apprivoise avec elle à travers leurs petits noms. Si la « Cradouillette » ou la « Bienvenue » font bel et bien partie de la vie de Katell Le Brenn, elle n’en fait pas le centre de sa vie d’artiste, qu’elle raconte dans une adresse directe et en grande proximité avec le public. C’est d’abord la passion d’une petite fille, « née à l’envers ». Et si le cirque pouvait refléter notre propre façon d’être au monde ? pose-t-elle comme hypothèse. L’équilibre comme manière d’être avec soi-même, et la contorsion comme manière d’être avec les autres constituent les deux facettes d’une jeune femme confrontée aux murs et aux briques, à l’échec, aux chutes, à l’endurance. Rien de bien étonnant dans le cadre d’un autoportrait d’une artiste de cirque.
Déséquilibrer le public et tordre son regard
La surprise vient d’ailleurs. Un étrange ballet qu’il ne convient pas de dévoiler ici se met en place, et voilà que les regards se déplacent, les points de vue se modifient, les corps circulent dans l’histoire, embarqués dans une scénographie inventive qui emmène le spectacle dans une autre dimension. Katell Le Brenn et son co-auteur et metteur en scène David Coll Povedano multiplient les espaces pour mettre au jour les nuances et les complexités d’une existence. Jamais avare d’acrobaties, elle livre par petites touches ce qui la traverse, aussi bien par l’image d’une robe « rétrécie », ou par son reflet dans le sol. Elle pointe habillement ce que l’on regarde, ce que l’on attend, ce que l’on projette. C’est l’histoire d’un art qui est aussi une vie, et qui se fraye son chemin au milieu de toutes les injonctions intimes, familiales, professionnelles, au risque de se faire aspirer. À la fois femme-serpent ou femme-araignée aux cheveux de Gorgone, elle s’extirpe de ces situations tout comme elle saura s’arracher de ses carcans orthopédiques, et nous faire circuler dans un art et ses réalités brillamment énoncées.
Nathalie Yokel
Le Piment, saison culturelle, salle polyvalente, allée des peupliers, 85290 Mortagne-sur-Sèvre. Le 7 novembre à 20h30. Et à la salle polyvalente de Tiffauges, rue de l’Ouche, 85130 Tiffauges. Le 9 novembre à 20h30. Tél. : 02 51 65 19 42.
La Batoude, salle Emile Zola, 60000 Beauvais. Du 14 au 16 novembre à 20h dans le cadre de La Nuit du Cirque. Tel : 03 44 14 41 48.
Le Quai des Arts, 2 avenue Camille Flammarion, 44380 Pornichet. Les 21 et 22 novembre à 20h30. Tél. : 02 28 55 99 43.
L’Onyx, 1 place Océane, 44800 Saint-Herblain. Les 29 et 30 novembre à 20h30. Tél. : 02 28 25 25 00
Tournée : Le Quai des Rêves, scène de territoire de Lamballe, les 19 et 20 décembre. Cirque-Théâtre d’Elbeuf, les 30 janvier et 1er février. Saison culturelle de Saint-Brévin-les-Pins, le 22 février. Théâtre de l’Hôtel-de-Ville de Saint-Barthélemy d’Anjou, les 4 et 6 mars. Atelier Culturel de Landerneau, les 8 et 9 mars. Centre culturel de Fougères, les 12 et 13 mars. Centre culturel Bleu Pluriel de Saint-Gilles, le 27 mars. Saison culturelle de Trégueux, le 29 mars. Saison culturelle de Saint-Hilaire-de-Riez, le 5 avril. Espace culturel Bravoh de Haute-Goulaine, le 6 mai.
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