La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Avignon / 2016 - Gros Plan

Depwofondis

Depwofondis - Critique sortie Avignon / 2016 Avignon Avignon Off. Théâtre Golovine
Crédit : Willy Vainqueur Légende : Alexandre Atanga, Loïc Elice et Max Diakok pour Depwofondis

Théâtre Golovine
Chorégraphie Max Diakok

Publié le 26 juin 2016 - N° 245

Trois ans après Pawòl à kò Pawòl à ka, Mak Diakok revient en Avignon pour porter toujours plus haut l’énergie du Gwoka, qui l’habite depuis l’enfance et sa Guadeloupe natale. Aujourd’hui, c’est un trio aux multiples influences qu’il présente, actualisant une culture dans un monde ouvert.

Curieusement, c’est par le judo que Max Diakok a commencé une pratique corporelle, bientôt rattrapé par une partie de la culture de son île, la Guadeloupe, qu’il découvre au cours de fêtes portées à l’époque par le milieu paysan. Il se plonge dans les soirées léwòz, s’initie aux sept rythmes fondateurs, et s’immerge dans le Gwoka, qui est autant une pratique de danse que de musique, héritée de l’esclavage. Dans les années 80, il danse dans des « rondes » et devient ensuite soliste dans des groupes de Gwoka moderne. En métropole, il se forme à la danse classique, jazz et contemporaine, avant de partir en Guinée pour suivre des enseignements de danse traditionnelle. C’est donc ce parcours extrêmement ouvert – puisqu’on le retrouve aussi dans les compagnies de Christian Bourigault, Jean-François Duroure, et dans des cours de yoga ou de butô – qui forge son identité artistique, et qui le pousse à fonder la compagnie Boussoukou en 1995. Le Gwoka et tout l’imaginaire caribéen ne quitteront pas son inspiration pour son travail de création, creusant l’idée de mémoire corporelle, mais qu’il saura nourrir de multiples influences.

Quête de l’humain

Depwofondis traduit bien cette démarche : il partage la scène avec Alexandre Atanga et Loïc Elice, deux danseurs passés par la danse hip hop (break et house), et qui portent également les traces de leurs aventures vers la danse africaine, la danse traditionnelle chinoise, la capoeira, le modern’jazz… Car le propos de la pièce en lui-même se construit sur l’idée de dialogue, basé sur des états de corps et sur la poésie de la rencontre. La Conférence des oiseaux du poète persan Farid Al-Din Attar leur sert d’appui pour un voyage intérieur, où Max Diakok préfère d’emblée éloigner les dogmes religieux pour se concentrer sur l’humain. Ainsi, il laisse libre champ aux forces de l’être, dans leur multiplicité et dans leur diversité, pour faire émerger le langage du corps.

 

Nathalie Yokel

A propos de l'événement

Depwofondis
du jeudi 7 juillet 2016 au mercredi 27 juillet 2016
Avignon Off. Théâtre Golovine
1 Rue Sainte-Catherine, 84000 Avignon, France

(jours impairs) à 10h45. Tél. : 04 90 86 01 27.

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