Dédale, mise en scène Marion Pélissier

Dédale est une allégorie d’un coma. Un garçon lutte pour se réveiller. Le Minotaure le guette, on ne le voit pas mais son point de vue est retranscrit grâce à un système de vidéo préenregistrée, imposant sa présence. Le parcours de l’homme est lui bien visible, décuplé par une vidéo live pilotée par l’acteur et un régisseur. Si visible que le plateau évolue au cours du spectacle, dévoilant des recoins, des passages, brouillant les repères, repoussant les limites du labyrinthe dans lequel il est tombé. Sous couvert de ce rêve en forme de voyage initiatique, Marion Pellissier questionne des thèmes récurrents dans son travail : l’enfermement, le temps, le monde réel et le rêve, la vérité. Dans cette traque, l’homme fait la rencontre de créatures, tente de trouver la sortie, pris au piège du Minotaure qui n’attend que ça. Doit-il cesser de courir, succomber à la fatigue ? Habile proposition entre travail du son, de la vidéo et du jeu, cette épopée cauchemardesque tient en haleine, et questionne beaucoup.

Louise Chevillard