les voix de Mahler
Daniele Gatti débute son cycle Mahler avec trois œuvres de jeunesse, dont la cantate Das klagende Lied, entouré de quatre brillants solistes, du Chœur de Radio France et de l’Orchestre national de France.
Dès sa deuxième saison en tant que directeur musical de l’Orchestre national de France, Daniele Gatti propose une intégrale des symphonies de Mahler, qui se poursuivra tout au long des deux prochaines saisons. Il n’y a à cela rien d’étonnant puisque c’est en grande partie grâce à ses interprétations du compositeur viennois que le chef italien s’est fait connaître internationalement. C’est du reste avec la Sixième Symphonie, enregistrée en concert en décembre 2007, que l’Orchestre national de France et celui qui était alors son directeur musical désigné ont fait leur entrée dans le catalogue de « disques virtuels » Decca Concerts. Sans doute parce qu’il est aussi un grand chef lyrique, Daniele Gatti sait révéler les fondements dramatiques de l’écriture mahlérienne. Pour ce premier concert qui, respectant la chronologie, s’intéresse à la jeunesse du compositeur, la dimension lyrique et dramatique est bien affirmée avec, outre Blumine – interlude destiné à la version initiale de la Première Symphonie – les Lieder eines fahrenden Gesellen (Chants d’un compagnon errant), chantés ici par Markus Werba et surtout le monumental Das klagende Lied où le baryton est rejoint par la soprano Melanie Diener, la mezzo Christianne Stotjin et le ténor Nikolai Schukoff. Œuvre révolutionnaire – elle sera rejetée par un jury présidé par Brahms – cette cantate en trois amples mouvements inspirée d’un conte de fée adapté par Mahler lui-même est un chef-d’œuvre vocal, choral et symphonique.
Jeudi 29 octobre à 20h au Théâtre du Châtelet. Tél. 01 56 40 15 16. Places : 8 à 65 €.