La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Cirque - Entretien

Crue

Crue - Critique sortie Cirque La Courneuve Maison des Jonglages
Martin Schwietzke, auteur et interprète de Crue.

Cirque / Maison des Jonglages / Théâtre d’Ivry Antoine Vitez

Publié le 21 décembre 2015 - N° 239

Martin Schwietzke revient en solo pour nous parler de sa vision poétique et symbolique du végétal, de l’animal et de l’humain. Une espérance autour du vivant.

Qu’est-ce qui vous a conduit à créer Crue ?

Martin Schweitzke : Depuis environ quinze ans aujourd’hui, la compagnie Les Apostrophés travaille autour de la manipulation d’objets, du jonglage, du théâtre corporel. Je suis surtout un touche-à-tout, je suis inspiré par beaucoup de choses, qui me relient au théâtre visuel, à la marionnette, à la danse… Quand j’ai commencé, j’ai beaucoup travaillé avec la compagnie Jérôme Thomas, et cela a été une aventure fructueuse et inspirante. J’ai traversé ensuite des pièces plus burlesques, travaillé auprès de musiciens, de danseurs, de comédiens… Aujourd’hui, Crue revient un peu pour moi aux origines de la compagnie. Au début il y a eu cette première pièce avec un musicien sur scène qui s’appelait Accord pour deux solistes, dans un esprit engagé pouvant évoquer la danse butô, avec quelque chose qui se regarde de manière un peu viscérale. Crue retourne vers ces matières-là.

« Ce qui est important, c’est que le spectateur puisse effectuer un travail métaphorique dans sa tête. »

Vous parlez également d’un certain nombre de matières qui vont peupler cette pièce. De quoi s’agit-il ?

M.S. : C’est un conte poétique abstrait, qui parle de la fragilité du vivant, avec une majorité de sphères, qui sont à la fois objets de jeu et une métaphore possible de la terre. Un certain nombre d’autres objets vont signifier pour moi des animaux, des hommes… Ces objets vont, dans la symbolique et à travers la manipulation, prendre d’autres formes, et entre autres la forme d’êtres humains, avec tout un travail poétique sur la relation. Pour moi, ce qui est important, c’est que le spectateur puisse effectuer un travail métaphorique dans sa tête, qu’il crée un peu quelque chose pour lui-même qui ne sera pas obligatoirement la même chose pour quelqu’un d’autre. Toute la pièce s’inscrit dans cette veine-là, il y a beaucoup de choses suggérées.

Pourquoi le titre Crue ?

M.S. : Au départ, cela vient pour moi de l’idée de la crue d’eau, de quelque chose qui est imminent, qui donne naissance à autre chose. Il est clair que dans le travail que je propose et dans la lecture de ce conte, ce n’est pas tout rose. Il y a un prologue, avec une espèce d’immense ballon recouvert d’une matière qu’un personnage va réussir à enlever pour découvrir quelque chose d’aride. C’est une image poétique, un autre langage, associé à une forme de réalité. Et au fur et à mesure, nous retournons dans un monde contemporain. Crue, c’est aussi quelque chose d’apaisant, parce qu’après une crue, les choses repoussent, et il y a un nouveau monde, une espérance. Ce que j’essaye de montrer c’est une beauté, une magie, une merveille.

Propos recueillis par Nathalie Yokel

 

A propos de l'événement

Crue
du vendredi 15 janvier 2016 au mardi 19 janvier 2016
Maison des Jonglages
11 Avenue du Général Leclerc, 93120 La Courneuve, France

Le 15 janvier 2016 à 14h30, le 16 à 19h. Tél. : 01 49 92 60 54. Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, 1 rue Simon Dereure, 94200 Ivry-sur-Seine. Les 3 et 10 février 2016 à 14h30, le 5 février à 20h, les 6 et 13 février à 17h, le 14 février à 16h (séances scolaires les 28 et 29 janvier, les 1er, 2, 4, 8, 9, 11 février à 14h30). Tél. : 01 46 70 21 55.

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