La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien

La Musica, La Musica deuxième (1965-1985)

La Musica, La Musica deuxième (1965-1985) - Critique sortie Théâtre Paris Théâtre du Vieux-Colombier
Anatoli Vassiliev CR : Laurencine Lot

Théâtre du Vieux-Colombier / de Marguerite Duras / mes Anatoli Vassiliev
La Musica, La Musica Deuxième

Publié le 22 février 2016 - N° 241

Le metteur en scène russe, Anatoli Vassiliev, s’attaque à deux œuvres très similaires de Marguerite Duras, publiées à 20 ans d’intervalle. C’est La Musica, La Musica deuxième (1965-1985) au Vieux-Colombier.

Quelle est la genèse de ce projet  ?

Anatoli Vassiliev : Eric Ruf avait joué le rôle-titre d’Amphitryon en 2002. Depuis, il est devenu administrateur général de la Comédie-Française, et je tiens à le remercier de m’avoir invité à monter ce spectacle. A ses côtés, dans Amphitryon, il y avait Thierry Hancisse et Florence Viala, qui auront ici les deux premiers rôles.

Comment votre choix s’est-il porté sur l’œuvre de Marguerite Duras  ?

A.V. : Rien n’aurait été possible sans Natalia Isaeva, ma traductrice, qui a traduit le théâtre de Duras en Russie. Par ailleurs, depuis 2004, je travaille à l’ENSATT et pour un de leurs spectacles, les élèves avaient monté Hiroshima mon amour. Ce thème de la relation Homme-Femme m’a toujours attiré. Mon dernier spectacle en France, à l’Odéon, s’appelait d’ailleurs Thérèse philosophe, avec Valérie Dréville, et il était basé sur un roman pornographique du 18ème siècle. De plus, j’ai déjà monté Duras en Hongrie il y a six ans, c’était Des journées entières dans les arbres.

« Ce texte, c’est un voyage dans le désert d’amour. »

Et le choix de ces textes précisément ?

A.V.  : Pour moi, Duras conserve la différence entre l’homme et la femme en amour. Elle connaît parfaitement le mystère de chacun des sexes. Mais ici, ce n’est peut-être plus la question de l’amour qui m’intéressait, mais davantage le fait qu’il s’agisse de dialogues sur l’amour. Ce sont surtout ces dialogues qui m’attiraient.

D’où ce choix des deux pièces qui se ressemblent  ?

A.V. : Absolument. Sur la base de ces deux pièces, on a composé le spectacle en trois actes. Je voulais qu’à chaque acte, les comédiens jouent différemment, avec une approche particulière. Dans ces trois parties, le sujet reste le même – comme souvent chez Duras, c’est une séparation après une nuit d’amour à l’hôtel – et le texte reste partiellement le même. Ce jeu de variations permettra de montrer les capacités esthétiques de l’acteur, non pas pour exhiber des techniques, mais pour arriver au poème d’amour. Ce texte, c’est un voyage dans le désert d’amour.

Le titre des pièces laisse penser que les voix sont musicales…

A.V. : Toute la composition avance comme une composition musicale. Duras est un écrivain qui maîtrise la dramaturgie de manière extraordinaire. A la surface, sa dramaturgie peut paraître simple et banale. Mais en réalité, c’est bien autre chose. En fait, ce spectacle consistera en un concerto pour deux instruments en trois parties. Mais, bien entendu, on ne chantera pas.

Propos recueillis par Eric Demey, grâce à la traduction de Natalia Isaeva

 

A propos de l'événement

La Musica, La Musica deuxième (1965-1985)
du mercredi 16 mars 2016 au samedi 30 avril 2016
Théâtre du Vieux-Colombier
21 Rue du Vieux Colombier, 75006 Paris, France

le mardi à 19h, du mercredi au samedi à 20h30, le dimanche à 15h. Tel : 01 44 58 15 15.

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