Illusions Perdues
L'Opéra de Paris accueille le prestigieux [...]
Ceinture de bananes et allusions zoologiques : autour de la figure de la célèbre danseuse Joséphine Baker, la nouvelle création de Raphaëlle Delaunay résonne sans le vouloir avec une triste actualité.
« Comment le corps noir est-il mis en scène aujourd’hui ? » : cette question, brûlante d’actualité, couve depuis longtemps dans le travail de Raphaëlle Delaunay, puisant dans une histoire afro-américaine et jonglant avec les influences (Mickael Jackson, danses noires des années folles…). Aujourd’hui, c’est Joséphine Baker qui est au centre de sa nouvelle création. Entre spectacle et adresse directe au public, entre danse et musique live (quatre danseurs et six musiciens du Caratini Jazz Ensemble), elle interroge le regard post-colonial à l’œuvre hier et aujourd’hui sur le corps noir, mettant au jour les ambigüités de la danseuse elle-même, qui joue sur la fascination et la répulsion. C’est également une ode à un esprit libre, incarné pleinement ici par Brian Scott Bagley, perfomer hors pair et star du cabaret, qui habite littéralement le rôle.
N. Yokel