Au programme, deux pièces de Chantal Loïal, intenses et engagées.
On t’appelle Vénus : Chantal Loïal convoque la Vénus hottentote, cette femme noire sud-africaine dont la morphologie hors norme fit une bête de foire au début du XIXe siècle. « Une histoire qui, à elle seule, résume tous les abus et les tragédies du colonialisme« , constate la chorégraphe d’origine guadeloupéenne, qui s’est elle-même confrontée aux clivages du racisme et de l’exotisme. Loin de tout misérabilisme, elle se propose d’offrir à la Vénus hottentote une « victoire sur l’histoire » dans ce solo à huit mains, pour lequel elle s’est entourée de Philippe Lafeuille, Marc Verhaverbeke et Paco Dècina. Vient ensuite un quatuor, Noir de boue et d’obus, créé par la chorégraphe en 2014 pour le centenaire de la première guerre mondiale : une rencontre improbable entre conscrits français, tirailleurs sénégalais, volontaires des Antilles et de la Guyane… À nouveau, l’histoire d’une confrontation des cultures, au milieu de l’horreur de la guerre.
Marie Chavanieux