Ceux-qui-vont-contre-le-vent, de Nathalie Béasse

« Je voulais travailler autour de la disparition, du manque, de l’absence et de la famille, voir comment une lettre, par essence très personnelle, peut devenir un récit commun. Et je voulais travailler autour de cela par les corps et les objets. On est dans le faire. On installe, on définit. Petit à petit, on rentre dans une histoire qui se fait avec les matières du plateau. Comme souvent, la dernière création est reliée à la fin du spectacle précédent, car d’un spectacle à l’autre, je parle toujours des mêmes choses. De nos empêchements, des gens qui ont du mal à exprimer les choses, dans le rapport aux autres, au pouvoir, à la mort. Mais la pièce part aussi d’une valise remplie de costumes et d’objets avec laquelle j’arrive dès le premier jour au plateau. Et il y aura des fragments de textes de Duras, Dostoïevski, Peter Stein et d’autres.

Un travail de plasticienne

Le titre est une métaphore, même si la matière du vent sera là au plateau. Le spectacle aura le caractère très pictural du Bruit des arbres qui tombent, et la dimension burlesque, plus centrée sur l’acteur d’Aux éclats, deux spectacles antérieurs de la compagnie. Au plateau, je dirige beaucoup les comédiens, je leur demande de se laisser faire et de ne rien faire. Dès le deuxième jour, ils ont des vêtements qui vont devenir leur seconde peau. Je ne les laisse pas inventer mais ils m’inspirent beaucoup, je suis auteure avec ces gens-là, ces énergies-là, ces corps-là. On travaille beaucoup sur leur rapport à la présence, à la simplicité. »

Propos recueillis par Eric Demey