Cendrillon

C’est dans une actualité particulièrement chargée pour la chorégraphe cet automne que l’on appréciera de revoir Cendrillon. Sa nouvelle création, Ligne de crête, promet d’être un événement comme le fut sa précédente pièce Deux mille dix sept qui tourne encore. Créé en 1985 avec le Ballet de l’Opéra de Lyon, Cendrillon porte déjà les principes d’une danse anticonformiste en écho aux travers de notre société. Elle faisait alors flirter le conte de fée avec le grotesque, transformant les graciles danseuses en poupées de chiffons rougeaudes et pataudes. Maguy Marin redistribuait le corps et tous les éléments scéniques à l’aune d’un spectacle total non dénué de poésie, mais avec un brin d’acidité bien trempée. Aujourd’hui, il semble que la chorégraphe veuille durcir son propos. Plus de trente ans après, Cendrillon permet notamment de mesurer le parcours de cet artiste unique : ce qu’on appelle une œuvre.

N. Yokel