Kindur
Les Italiens de la compagnie TPO inventent un [...]
La chorégraphe Olivia Grandville applique à la danse le manifeste du lettrisme dans un cabaret joyeusement subversif.
« Il ne s’agit pas de détruire des mots pour d’autres mots, ni de forger des notions pour préciser leurs nuances, ni de mélanger des termes pour leur faire tenir plus de signification. Il s’agit de… ressusciter le confus dans un ordre plus dense, rendre compréhensible et palpable l’incompréhensible et le vague ; concrétiser le silence ; écrire les riens. » C’est ainsi qu’Isidore Isou, fondateur frondeur du lettrisme, définissait son geste radical. Amateur danseur, inventeur compulsif de dispositifs créatifs, il prônait une danse de l’amorphe et de l’arythmie, de la lenteur et de l’immobilité, voire de la disparition… Autant de propositions que bien des chorégraphes contemporains ont expérimentées, lettristes malgré eux. Passionnée par les démarches artistiques insolites, Olivia Grandville applique les théories du Manifeste de la danse ciselante au pied de la lettre dans un cabaret désopilant, qui tient autant du colloque sérieusement loufoque que de la performance, où ballet de lèvres ou d’yeux alternent avec d’improbables danses-débats.
Gw. D.