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Théâtre - Gros Plan

Britannicus

Britannicus - Critique sortie Théâtre Nanterre Théâtre Nanterre-Amandiers
Crédit : Gilles Taschet Légende : Agathe Rouiller, Jean-Louis Martinelli et Anne Benoît, lors d’une répétition de Britannicus.

Publié le 6 septembre 2012 - N° 201

Après Andromaque en 2003 et Bérénice en 2006, le directeur du Théâtre Nanterre-Amandiers poursuit son travail sur les tragédies de Racine en mettant en scène Britannicus. Une réflexion sur les imbrications du politique et du sentiment amoureux servie par Anne Benoît, Eric Caruso, Alain Fromager, Grégoire Oestermann, Agathe Rouiller, Anne Suarez et Jean-Marie Winling.

Créée en 1669 à l’Hôtel de Bourgogne, Britannicus est la première pièce de Jean Racine inspirée de l’histoire romaine. Développant les différents événements qui voient l’empereur Néron (Alain Fromager) prendre ses distances avec sa mère Agrippine (Anne Benoît) pour s’approprier Junie (Anne Suarez), la fiancée de Britannicus, son frère par alliance (Eric Caruso), cette tragédie en cinq actes imbrique deux des sujets qui comptent parmi les thèmes d’exploration privilégiés de Jean-Louis Martinelli : les mouvements de la politique et ceux de la quête amoureuse. « Si on parcourt l’histoire des mises en scène de Britannicus, déclare-t-il, on se rend compte que certaines étaient plutôt orientées sur la prise de pouvoir de Néron, alors que d’autres s’attachaient davantage aux comportements purement passionnels.

Le concret de la langue

« Je crois qu’il ne peut s’agir d’opter pour l’une ou l’autre ligne, poursuit le metteur en scène. L’intérêt de la pièce réside bel et bien dans l’observation des mécanismes qui font que les comportements passionnels conditionnent la quête du pouvoir, mais que son exercice, pour se faire sereinement, exige la maîtrise des débordements de la passion. » A travers une direction d’acteur qui insiste sur l’importance de chaque mot, qui s’appuie sur le sens pour rendre toute la puissance et toute la beauté des alexandrins, Jean-Louis Martinelli inscrit cette nouvelle création dans la droite perspective de ses mises en scène d’Andromaque et de Bérénice. Une fois encore, le directeur du Théâtre Nanterre-Amandiers a choisi de privilégier le « concret de la langue », afin de donner corps à un théâtre qui « ne parle jamais pour soi ou pour exprimer un sentiment », mais pour fabriquer « du discours [capable de] modifier l’autre ». 

Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Britannicus
du vendredi 14 septembre 2012 au samedi 27 octobre 2012
Théâtre Nanterre-Amandiers
7, avenue Pablo-Picasso, 92022 Nanterre

du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 15h30, le jeudi à 19h30. Tél. : 01 46 14 70 00. www.nanterre-amandiers.com
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