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Théâtre - Entretien /Festival d'Avignon 2021
Mis en scène par Bérangère Vantusso, quatre interprètes de la compagnie de L’Oiseau-Mouche invitent le jeune public à questionner tous les usages possibles de la carte. Pour le réel et l’imaginaire.
Avec Bouger les lignes – histoires de cartes, c’est la première fois que L’Oiseau-Mouche, née à Roubaix en 1978, est programmée au Festival d’Avignon. Comment avez-vous fait la rencontre de cette compagnie composée de 23 comédiens permanents en situation de handicap mental ?
Bérangère Vantusso : Ma rencontre avec cette compagnie remonte à 2019, dans le cadre de la création de la pièce Les Diables mise en scène par Michel Schweizer. L’expérience fut courte – il s’agissait de créer une séquence de jeu avec marionnette – mais très riche. Travailler avec eux m’a forcée à me déplacer de mes habitudes. J’ai envisagé autrement le rapport au présent de la scène. C’est donc avec bonheur que j’ai poursuivi l’aventure, à la demande de Léonor Baudouin, nouvelle directrice de la compagnie.
Sur les 23 artistes permanents de la compagnie, vous en avez choisi quatre. Sur quels critères ?
B.V. : Pendant les auditions, j’ai été attentive aussi bien à la physicalité des comédiens qu’à leur rapport au texte. Je savais que nous allions travailler sur le thème de la carte, avec l’auteur Nicolas Doutey avec qui j’avais déjà collaboré sur ma précédente création, Alors Carcasse (2019). J’apprécie beaucoup son écriture aux accents beckettiens dont l’apparente simplicité cache une grande profondeur.
Vous avez aussi collaboré avec le plasticien Paul Cox. Quelle est sa place dans la création ?
B.V. : Comme pour Longueur d’ondes (2018), pièce pour adolescents sur l’histoire d’une radio libre, nous avons mis en place au plateau avec lui et les comédiens un storyboard auquel il est ensuite allé donner une forme définitive. Ses réalisations s’inscrivent dans un dispositif assez simple : dans un espace presque nu, les interprètes construisent à vue des images, des cartes vivantes. Nous traversons l’histoire de la cartographie en nous arrêtant sur quelques exemples précis, comme l’invention de la triangulation au XVIIIème siècle par Cassini, et celle de la photographie aérienne. Mais nous n’avons pas voulu faire une pièce documentaire : très largement inspirée par la personnalité des comédiens, la part de fiction est grande. C’est elle qui invite à « bouger les lignes ».
Propos recueillis par Anaïs Heluin
à 11h et 15h. Tel : 04 90 14 14 14. Durée : 1h15. À partir de 10 ans.
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