La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Entretien /Festival d'Avignon 2021

Des territoires, texte et mise en scène de Baptiste Amann

Des territoires, texte et mise en scène de Baptiste Amann - Critique sortie Théâtre Avignon Festival d'Avignon. Gymnase du lycée Mistral.
© Pierre Planchelault

Gymnase du Lycée Mistral / texte et mise en scène Baptiste Amann

Publié le 5 mai 2021 - N° 290

En 2013, Baptiste Amann se lançait dans l’écriture et la mise en scène d’une trilogie contemporaine traversée par des figures révolutionnaires du passé. Pour la première fois, il présente l’intégrale de ces Territoires, recréée pour l’occasion.

Revenons sur la genèse des Territoires. Comment expliquez-vous la nécessité d’entreprendre une fresque d’une telle ampleur, consacrée à la question de l’engagement politique ?

Baptiste Amann : Le geste est au départ très intuitif. À l’ERAC où j’ai été formé de 2004 à 2007, j’ai approché plusieurs auteurs-metteurs en scène dont la manière de faire du théâtre m’a passionné, tels que Hubert Colas, David Lescot, Daniel Danis… Alors, en sortant de l’école, en parallèle de mon travail de comédien, j’ai eu l’envie de me lancer dans l’écriture d’une fresque familiale interrogeant mon rapport à l’engagement politique, ou plutôt à mon absence d’engagement. J’ai rassemblé plusieurs de mes camarades de l’ERAC, qui sont toujours présents à mes côtés. Des territoires n’aurait pas existé sans eux.

Pour cadre de votre trilogie, vous avez choisi le pavillon témoin d’une résidence de logements sociaux. Pourquoi ?

B.A. : Déjà pour des raisons autobiographiques. C’est lorsque j’ai assumé le fait de parler depuis le milieu social dont je suis issu que l’écriture m’est apparue possible. Mais c’est aussi par méfiance envers cette tentation autobiographique que j’ai fait surgir des anachronismes dans chaque volet de la trilogie, sous forme de figures historiques animées par un idéal révolutionnaire : Condorcet, Louise Michel puis Djamila Bouhired, figure iconique de la révolution algérienne.

« Une fresque familiale interrogeant mon rapport à l’engagement politique, ou plutôt à mon absence d’engagement. »

 Le milieu social dont vous parlez est incarné par une fratrie qui se rassemble à l’occasion de la mort du père. Cette unité de temps est-elle accompagnée d’une unité esthétique ?

B.A. : Quand je regarde aujourd’hui les trois volets de Des territoires tels qu’ils existent séparément, je dirais plutôt que cette expérience a été un moment de construction de mon rapport au théâtre. Après avoir travaillé dans le premier volet comme un acteur au plateau qui donne la réplique à d’autres, puis comme coordinateur de différents langages dans le deuxième, je dirais que c’est vraiment dans le troisième que j’ai trouvé une manière personnelle d’articuler écriture et mise en scène. Nous avons aussi tous pris de l’âge, ce qui change notre façon d’appréhender la théâtralité.

Comment l’intégrale que vous présentez au Festival d’Avignon témoigne-t-elle de cette évolution ?

B.A. : Je souhaite homogénéiser un peu l’ensemble, notamment en créant une scénographie commune pour les trois volets. J’aimerais qu’apparaissent la profondeur, le vécu que nous avons tous gagné en sept ans, sans pour autant gommer les différences qui existent entre les différentes parties. Des territoires est la traversée d’une aventure théâtrale.

Propos recueillis par Anaïs Heluin

 

A propos de l'événement

Des territoires, texte et mise en scène Baptiste Amann
du mercredi 7 juillet 2021 au lundi 12 juillet 2021
Festival d'Avignon. Gymnase du lycée Mistral.
20 Boulevard Raspail, 84000 Avignon

à 19h, relâche le 9 .Tel : 04 90 14 14 14. Durée : 7h.

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