Anne Delbée crée Alceste ou L’Acteur fou, un éloge du théâtre
Anne Delbée a écrit, pendant que la pandémie [...]
Avec la complicité de Corinne Benizio, le Trio Musica Humana fait sortir la musique ancienne de ses chapelles dans une parodie de jeu-spectacle avec force gags et paillettes.
Devant un panneau de boules électroluminescentes, un trio entonne une chanson de Guillaume de Machaut, puis enchaîne sur une profusion polyphonique de Janequin… avant de se raviser, et de penser qu’ils se sont trompés de programme. À partir de ce gag aux allures de cauchemar pour un artiste, Igor Bouin, Martial Pauliat et Yann Rolland, baryton, ténor et contre-ténor, réunis sur les fonds baptismaux de Notre-Dame de Paris pour défendre le répertoire de la Renaissance qu’ils affectionnent – sans se limiter à cette époque –, orchestrent, avec la complicité de Corinne Benizio, un loto musical confondant sans complexe les genres.
Un irrésistible music-hall
Dans une scénographie et des lumières furieusement eighties, réalisées par François-Xavier Guinnepain, les trois compères animent une loufoque illusion de jeu interactif, entre calembours, clichés de la télévision ou numéros de transformisme, dans une indifférence au bon goût qui scelle la connivence avec le public. Accompagnée par un clavier électronique aux sonorités d’époque, la variété de Claude François ou Diane Tell voisine avec des pastiches burlesques, non dénués de subtilité musicale sous l’apparence de grosse farce, à l’exemple de l’entrée de l’Air du Froid de King Arthur, ou encore de Music for a while loto de Purcell. Cette partie de plaisir qui, en fin de compte, se moque de toute dramaturgie, se conclut sur un impayable remake, chorégraphies comprises, de Moskau, succès du groupe disco allemand Dschinghis Khan, avant, en guise d’épilogue un Métropolis de Starmania aux résonnances étrangement contemporaines. Ce Bingo ne se réduit pas au rire gratuit…
Gilles Charlassier
à 23h. Tél : 04 90 85 12 71. Durée : 1h30. Egalement samedi 16 juillet au Festival Classique au vert, Parc floral à Vincennes.
Anne Delbée a écrit, pendant que la pandémie [...]