Billy Hart Quartet avec Mark Turner, Ethan Iverson et Ben Street

Pour ceux qui aiment (vraiment) le jazz, ce concert est tout indiqué comme l’un des rendez-vous incontournables de la rentrée. Le batteur Billy Hart, soixante ans de carrière et un doigté expert, vient pour deux jours en compagnie d’un trio grand luxe composé du saxophoniste Mark Turner, du pianiste Ethan Iverson et du contrebassiste Ben Street. Formé depuis 2003, ce super groupe s’est vite distingué avec un premier album sur HighNote avant de signer sur ECM deux disques tout aussi remarquables : All Our Reasons, qui balaie avec une rare exigence toutes les esthétiques du jazz, en ne jouant jamais trop la carte de l’ego trip mais plus l’interplay du jeu collectif, et puis un peu plus de deux ans plus tard, en 2014, One Is The Other, qui poursuit le même cap. Soit un sillon où l’imagination de chacun s’inscrit dans un cadre compositionnel, où l’instantané s’inscrit dans une longue histoire.

Tous les jazz dans ses mains

Cette histoire, c’est celle du jazz en version new-yorkaise, dont l’octogénaire batteur représente la quintessence, ayant pratiqué  à foison et dans tous les styles comme en témoigne son CV à rallonge (Wes Montgomery, Dave Liebman, Miles Davis, Jimmy Smith, Pharoah Sanders, Herbie Hancock, Stan Getz…). Du plus libre au plus pop, de la tradition bop aux ouvertures vers les autres musiques, ce pédagogue conduit à sa main tous les combos, préférant aux intempestifs roulés déboulés la délicatesse d’une frappe, ou d’une caresse, qui fournit le tempo juste comme il faut.

Jacques Denis