Bai Kamara Jr signe l’album « Salone »
Le chanteur et guitariste revient à l’Afrique.
Blues touareg, gwo-ka hip-hopisé, Orient électronique, transe sabar et afrobeat revisité… Banlieues Bleues reste fidèle à ses géographies sonores, aux frontières des genres, aux confins des mondes.
Chaque édition du festival de Seine-Saint-Denis semble dresser, année après année, comme une cartographie des musiques qui défient frontières terrestres et catégories fermées. Pour commenter la programmation, étalée sur quatre semaines, le directeur du festival file d’ailleurs la métaphore du voyage en mer, du navire sillonnant différentes eaux, abordant continents identifiés et terres inconnues. Il est question d’Atlantique noir dans ce parcours aux différentes résonnances issues de la diaspora afro-caribéenne, auxquelles le festival est historiquement attaché, mais tout un périple se déroule aussi sur les rives de la Méditerranée, du Maghreb à Jérusalem.
Propositions en archipel
Ouvert par les chansons de geste et de souffle, du troubadour Sylvain Rifflet en solo jusqu’aux pulses de Tony Allen, pionnier de l’afro-beat, ou célébrant un champion du jazz africain, Hugh Masekela, le festival développe un archipel de propositions musicales qui alternent îlots mémoriels — comme les hommages à Randy Weston par Cheick Tidiane Seck ou la relecture de Prévert par Papanosh — et les rivages mouvants de plages sonores plus expérimentales, comme Dark Star Safari (avec Jan Bang, Erik Honoré, Eivind Aarset et Samuel Rohrer), en passant par des havres festifs comme las Maravillas de Mali. Un grand mix, divers, pluriel, dans lequel les oreilles curieuses et affûtées trouveront une invitation à larguer les amarres des sons formatés.
Vincent Bessières
Tél. 01 49 22 10 10.
Le chanteur et guitariste revient à l’Afrique.