La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Critique

Bande de Gaza

Le Roi Lear mis à nu

Quatre acteurs, quelques chaises… et Shakespeare. Dans Lear 4/87, Antoine Caubet dépouille le plateau de tous les artifices du théâtre pour faire vibrer toute la force imaginaire du poème dramatique.

Publié le 10 mai 2007

Rencontre émouvante entre la musique d’Eric Daubresse et la poésie de Sylvie
Nève.

En plein conflit israélo-palestinien, créer une ?uvre sur la bande de Gaza
constitue un acte à la fois courageux et périlleux. Assistant musical à l’Ircam,
Eric Daubresse a imaginé une sorte d’oratorio où les chanteurs alternent voix
parlées et chantées. Une idée qui se marie parfaitement avec la poésie de Sylvie
Nève, oscillant entre inflexions lyriques et précisions géopolitiques. En
évoquant un « orient désorienté » ou en comparant la carte géographique
de la région à une « peau de léopard », l’auteur prouve également un
certain sens de la formule. Mais on retient avant tout la scène où sont
recensées les différentes populations présentes à Gaza, depuis les Wahhabites
jusqu’aux Turkmènes. Ce « catalogue » crée un effet sonore pleinement efficace.

Très beau contrepoint instrumental

Souples et justes (bien que parfois un peu scolaires), les quatre solistes
vocaux (Donatienne Michel-Dansac, Valérie Chouanière, Isabelle Soccoja et
Ludovic Montet) se montrent rompus à la technique d’écriture contemporaine.
D’autant que la partition d’Eric Daubresse déploie un langage micro-tonal
particulièrement exigeant. Flirtant avec différents styles, Bande de Gaza
se perd parfois dans un traitement à la « Swingle Singers ». Heureusement, Eric
Daubresse livre un très beau contrepoint instrumental, avec l’apport du
violoncelle et de la percussion. L’archet suggestif de Fabrice Bihan fait naître
des lamentations d’une grande beauté tragique. Quant aux rythmes obsédants d’une
percussion pléthorique, ils sont exécutés avec alacrité par Sylvie Reynaert. La
partie électronique parfois envahissante n?entache néanmoins pas la dimension
hypnotique de cette ?uvre profondément humaine.

A. Pecqueur

Le 2 juin à 20h30 à la Maison des Arts et de la Culture de Créteil. Spectacle
vu au Théâtre d’Arras.

A propos de l'événement


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