L’été marque le retour de Pina Bausch au Théâtre de la Ville. Un retour sans surprise quant aux processus qui l’animent, mais à l’impact émotionnel assuré.
On ne revient jamais indemne d’un voyage en Inde, paraît-il. Grande voyageuse, Pina Bausch avait déjà traversé le pays au cours de ses tournées, sans jamais prendre le temps d’y vivre. C’est chose faite avec cette création, née d’une résidence à Calcutta et au Kerala. Avec ses seize interprètes, Bamboo Blues s’interroge sur le fourmillement de vies que brasse l’Inde. Des vies, des identités, des cultures qui sont autant de matériaux pour la chorégraphe. Références multiples à la danse indienne, aux arts martiaux du Kerala, mais aussi à la musique, la mythologie, la religion, aux traditions… sans oublier les clichés bien en vogue autour des coutumes ou du cinéma. Pina Bausch ausculte tous les imaginaires comme autant d’empreintes pour sa danse, qu’elle installe sur le plateau en invitant également la danseuse de Kathak Shantala Shivalingappa. Quand la danse du temple rejoint la grande célébration de la danse à l’occidentale du Théâtre de la Ville.
N. Yokel
Bamboo Blues de Pina Bausch, du 16 juin au 2 juillet à 20h30, le 22 juin à 17h, au Théâtre de la Ville, 2 place du Châtelet, 75004 Paris. Tel : 01 42 74 22 77.