La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Critique

Atem le souffle

Atem le souffle - Critique sortie Danse Paris Le Centquatre
Crédit : Nadja La Ganza Légende : L’univers sombre et inquiétant de Josef Nadj dans Atem le souffle.

Le duo présenté au dernier Festival d’Avignon s’offre une belle série au 104. L’occasion de découvrir un espace hors du temps bordé par un Josef Nadj au meilleur de son étrangeté.

Publié le 24 mars 2013 - N° 208

Le duo présenté au dernier Festival d’Avignon s’offre une belle série au 104. L’occasion de découvrir un espace hors du temps bordé par un Josef Nadj au meilleur de son étrangeté.

La pièce repose entièrement sur la configuration de l’espace et de la scénographie, qui vont agir sur les corps et sur l’atmosphère qui les baigne : une boîte noire de quatre mètres de côté, oppressante, sert de petit théâtre aux évolutions de cet homme et de cette femme, en prise avec leur environnement. Car l’écrin est un troisième personnage dans l’aventure d’Atem le souffle, tant il paraît vivant et susceptible d’interagir avec les interprètes. A la façon d’œuvres plus anciennes du chorégraphe, la scénographie regorge de surprises, de trappes cachées, de mécanismes prompts à faire apparaître et disparaître objets et corps. Ceux-ci explorent les moindres recoins de cet espace confiné, comme prisonniers d’un lieu qui n’est autre que la projection de leur propre espace mental. Entièrement éclairés à la bougie, les murs absorbent les ombres et les visages reflètent une inquiétante expression.

Anne-Sophie Lancelin, interprète sur mesure

Il y a dans Atem le souffle une étrangeté qui tient tout autant des images renvoyées par cet environnement que des personnages incarnés par Josef Nadj et Anne-Sophie Lancelin. La danseuse, grimée de blanc, s’expose comme une figure presque fantomatique, aux élans expressionnistes. Les deux cultivent une relation étroite mais extrêmement mesurée, par l’entremise d’objets ou par des rapports de corps à corps d’une grande précision. Mais leur façon d’investir le geste nous fait parfois croire à un petit théâtre de marionnettes dont les ficelles, invisibles, guident les agissements de deux poupées solitaires. Josef Nadj a construit ce duo en faisant appel à un imaginaire poétique (Paul Celan) et pictural (Dürer). Mais la performance, qui s’appuie sur les profondes respirations musicales d’Alain Mahé, développe un univers propre, « à la Nadj », et qui ne manque pas de souffle.

 

Nathalie Yokel

A propos de l'événement

Atem le souffle
du mercredi 3 avril 2013 au dimanche 28 avril 2013
Le Centquatre
5 rue Curial, 75019 Paris

Les 3, 4, 5, 9, 10, 11, 12, 17, 18, 19, 24, 25 et 26 avril 2013 à 18h et 21h30, les 6, 7, 20, 21, 27 et 28 avril à 15h et 20h30, le 13 avril à 15h et le 14 avril à 20h30. Tel : 01 53 35 50 00. Spectacle vu au Festival d’Avignon 2012.
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