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Ariane Ascaride et Philippine Pierre-Brossolette interprètent tous les visages de Gisèle Halimi, dans un spectacle adapté du livre d’entretiens menés par Annick Cojean et mis en scène par Léna Paugam.
Comment ce projet est-il né ?
Léna Paugam : Philippine Pierre-Brossolette a lu Une farouche liberté à sa parution et en a été bouleversée. Persuadée de la nécessité de monter un projet autour de ce livre, elle a demandé les droits d’adaptation à Annick Cojean et aux héritiers de Gisèle Halimi, qui venait de décéder. Philippine en a parlé à différents directeurs de théâtre dont celui de La Scala, que ce projet a séduit. C’est elle qui a eu l’idée de l’adaptation à deux voix et qui a proposé à Ariane Ascaride de l’accompagner sur scène. J’ai accepté avec plaisir de mettre en scène ce projet, mais j’ai proposé une autre adaptation du texte. J’y ai joint plusieurs documents d’archives sonores qui mettent en valeur la dynamique singulièrement vive et précise de la langue de Gisèle Halimi. Chacune des deux comédiennes interprète à tour de rôle la figure de l’avocate, mettant sa sensibilité propre au service du portrait contrasté d’une femme aux multiples facettes.
« Un féminisme qui s’appuie sur l’idée de sororité mais ne se construit pas contre les hommes. »
Quelle est-elle ?
L. P. : Dans le livre, Annick Cojean interroge d’abord Gisèle Halimi sur son enfance, qui a fait ce qu’elle est devenue. On passe ensuite par les différentes affaires de sa vie, la guerre d’Algérie, l’engagement politique, le procès de Bobigny, le procès d’Aix. On découvre progressivement le portrait de cette femme exceptionnelle mais aussi celui de toutes les femmes qu’elle a rencontrées : sa mère, premier modèle contre lequel elle s’insurge, les femmes qu’elle a défendues, Djamila Boupacha, Marie-Claire Chevalier et sa mère, mais aussi les femmes qui l’ont inspirée, Simone de Beauvoir, son amie Simone Veil, ses camarades de lutte. Je voulais qu’Ariane et Philippine puissent se libérer de l’injonction d’incarner Gisèle pour devenir une surface de projection de toutes ces femmes qui l’ont accompagnée.
Quels sont les thèmes de la pièce ?
L. P. : Gisèle Halimi a défendu toute sa vie, avec un engagement continu, une grande idée de la justice. Ce spectacle parle de la liberté avec laquelle elle a tenu à mener ses combats sans craindre d’être irrespectueuse ou irrévérencieuse. Il raconte aussi l’histoire d’un féminisme qui s’appuie sur l’idée de sororité mais ne se construit pas contre les hommes, un féminisme dont les luttes passent par l’institution, par le désir de changer les lois pour bouleverser le système de l’intérieur. C’est aussi l’histoire d’une détermination, d’un courage et d’un enthousiasme sans bornes, magnifiques et inspirants. Ce livre est comme un passage de flambeau : voilà pourquoi j’ai accepté ce projet. Les deux comédiennes ont une nature de jeu et une histoire très différentes mais elles se complètent et, par elles, deux générations de femmes qui ont beaucoup à se dire dialoguent. Il y a une nécessité à porter cette parole pour toutes les femmes. Ce théâtre-récit, sobre et joyeux, assume sa simplicité et sa douceur pour affronter des sujets complexes, sensibles et douloureux. Le nombre de femmes concernées par ce spectacle est très grand !
Propos recueillis par Catherine Robert
Mardi et mercredi à 19h30 ; relâche le 23 novembre et le 13 décembre. Tél. : 01 40 03 44 30.
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