Week-end en famille # 1
Le nouveau projet de la scène nationale de [...]
Avec un titre qui affirme la sérénité, cette « soirée tranquille » marque le retour de William Forsythe avec une « nouvelle » compagnie composée de ses anciens complices et non moins merveilleux danseurs auquel s’adjoint Rauf “RubberLegz” Yasit, génie du hip-hop.
Dans A quiet evening of Dance, tout commence par des chants d’oiseaux. On se souviendra qu’ainsi s’était résolue la « topographie du désir inarticulée » d’Hétérotopia, chef-d’œuvre du chorégraphe qui affirmait alors et non sans humour que la danse est structurée comme un langage. Ce n’est sans doute pas un hasard si la première partie de A quiet evening of dance est construite en chapitres (Prologue, Catalogue, Epilogue, Dialogue) qui reprennent tous des figures du « logos » qui en grec signifie à la fois la parole et la pensée… Et c’est bien d’une danse conçue comme un mouvement de la pensée que nous régale William Forsythe dans cette pièce. Surtout dans cette première partie, où le silence domine, comme pour mieux faire voir la chorégraphie.
Une soirée merveilleuse
Dans cet espace, qui devient le fond nécessaire à leur apparition, les corps se ploient et se déploient, construisant et désossant toute la grammaire de la danse et toutes les articulations du corps dans des équilibres subtils et déliés, travaillant dans la profondeur ses ressorts et ses moyens. Forsythe nous apprend l’attention et fait passer la danse du sensible à l’intelligible. Le temps devient visible, le corps prend son essor dans des connexions inattendues, des extensions imprévues. En deuxième partie, la création Seventeen/Twenty-One sur la musique de Jean-Philippe Rameau est une sorte de bouquet final, coloré, qui fait exulter la chorégraphie de Forsythe, où complexité et liberté se conjuguent pour faire briller cette somme, cette danse des danses, ce ballet des ballets.
Agnès Izrine
Du lundi au samedi à 20h, dimanche à 15h, relâche jeudi. Tél. : 01 53 45 17 17. Théâtre de la Ville Hors-les-Murs / Festival d’Automne à Paris.
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