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Avignon / 2025 - Entretien / Jean-Jacques Vanier
Plongée dans l’œuvre de Marcel Proust, mais aussi dans les souvenirs de Jean-Jacques Vanier, À la recherche de La Recherche nous propose un voyage intérieur teinté d’humour et de rêveries.
Comment avez-vous appréhendé la lecture de À la Recherche du temps perdu ?
Jean-Jacques Vanier : « La lecture de À la recherche du temps perdu est d’abord un voyage intérieur », m’avait prévenu mon professeur de théâtre. Longtemps j’ai essayé de la lire. Longtemps je n’ai pas réussi. J’ai insisté. Je le voulais, ce voyage, et puis l’idée d’un spectacle a surgi : que ma recherche du Marcel déclenche la recherche du Jean-Jacques, que les obsessions et les rêves de Proust fassent naître les miens, les vôtres, comme un billard à trois bandes, comme dans une machine à remonter le temps.
Qui est le personnage de conférencier qui entre sur scène dans ce spectacle ?
J.-J.V. : Conférencier ? Plutôt maître d’école que de conférence, maître de circonférences, maître du temps aussi. Il est multiple ce personnage. Il est d’abord le comédien qui entre en scène avec quelques secondes de retard. Tout à coup, on sort du théâtre dans lequel il vient d’entrer, on retourne à l’école avec ses rires de cour de récréation et les larmes du fond de la classe. En un plongeon à travers le petit trou de nos copies doubles perforées grands carreaux pour un voyage intérieur que Proust appelle : le temps perdu…
Quel est le rapport au temps qui passe de cet homme multiple ?
J.-J.V. : Alors ça, il faut le lui demander, parce que moi, je ne suis que l’auteur-interprète ! Blague à part, je sais que ce qui m’a inspiré, c’est la première phrase de À la recherche du temps perdu : « Longtemps je me suis couché de bonne heure… ». Qu’est-ce que ça nous raconte ce longtemps ? Pourquoi l’enfance est-elle si longue, si riche ?
Quel regard portez sur la figure de Marcel Proust ?
J.-J.V. : C’est le petit Marcel qui me passionne, pas le Marcel mondain coureur de salon. Je me souviens d’un été où je suis allé en stop jusqu’à Berlin. J’ai fait demi-tour derrière le fameux Checkpoint Charlie et, ensuite, je suis allé me réfugier chez ma grand-mère, en Picardie. C’est resté l’un de mes souvenirs d’enfance les plus merveilleux, même si je n’étais plus tout à fait un enfant. C’est ce Marcel-là que j’aime. C’est lui qui m’a inspiré. Je partage avec lui l’amour d’une grand-mère et le désespoir de l’avoir perdue.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 13h40.
Relâche les mardis.
Durée : 1h20.
Tél : 04 84 51 07 48.
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