La Pietra del Paragone
Reprise au Châtelet de l'opéra buffa de [...]
De Haydn et Mozart jusqu’à nos jours, le quatuor à cordes a gardé intact son pouvoir expressif. Les maîtres du genre se retrouvent pour un marathon de seize concerts à la Cité de la musique.
Deux violons, un alto, un violoncelle : l’immuable quatuor à cordes inspire toujours, interprètes autant que compositeurs. Du côté des premiers, la Cité de la Musique a invité large puisque les vétérans du Quatuor Borodine – fondé en 1944 à Moscou autour de l’altiste et chef Rudolf Barshaï et perpétué depuis, génération après génération – côtoient par exemple le jeune Quatuor Béla, créé en 2006. À l’exception du Quatuor Arditti, irremplaçable spécialiste du répertoire contemporain, qui donne deux concerts de créations les 21 et 24 janvier (le premier, avec l’Orchestre philharmonique de Radio France, pour la création française de Hinterland pour quatuor et orchestre de Pascal Dusapin), tous participent à l’exécution intégrale des quatuors de Mozart. Mais ces formations généralistes pour la plupart n’hésitent pas à embrasser dans un même programme un répertoire de plus de trois siècles : les Madrilènes du Cuarteto Casals jouent ainsi Webern et Chostakovitch, un compositeur qui a particulièrement servi le genre au xxe siècle (il est également au programme des quatuors Pražák et Emerson, le 25 janvier). Le 24 janvier, le Quatuor Ysaÿe tire sa révérence après trente ans d’excellence dans un magnifique programme (Mozart, Beethoven, Fauré, Debussy, Schoenberg). Les jeunes formations apportent quant à elle un éclairage sur la vitalité du genre aujourd’hui, avec des œuvres nouvelles de Bruno Mantovani (Quatuor Voce, 18 janvier), Oliver Schneller (Quatuor Kuss, le même jour), Jörg Widmann (Quatuor Signum, 23 janvier).
Jean-Guillaume Lebrun
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