43e rencontres de la Toussaint

Les Rencontres de la Toussaint organisées par la MJC-Théâtre de Colombes sont l’un des derniers bastions du grand mouvement qui a vu, au cours des dernières décennies, la danse gagner de nouveaux espaces dans la société. Alors que la reconnaissance institutionnelle de cet art est allée de pair avec une frontière grandissante entre l’enseignement et la création, ce rendez-vous annuel continue de promouvoir, dans un même mouvement, le plaisir de pratiquer et celui d’être spectateur, autour de grandes figures qui sont autant artistes que pédagogues. Trois spectacles sont ainsi proposés par des chorégraphes qui animent parallèlement un stage ; le programme des cours est complété par Nelly Célérine (comédie musicale), Mohamed El Hajoui (jazz rock) et Patrice Valero (jazz).

Vertiges chorégraphiques

Le 27 octobre à 20H30, Alain Gruttadauria présente Cellulair, sa création 2013 : à partir du rêve d’un voyage dans l’espace-temps, le chorégraphe explore l’ambivalence des corps, entre sensualité et mécanique, virtuosité et aveuglement, curiosité et effroi. Corinne Lanselle présente ensuite (le 28 octobre à 20H30) un « Koncert Khorégraphique » : entre danse et musique, entre styles contemporain et hip-hop, elle explore le corps dansant comme caisse de résonance, mais aussi le mouvement du corps musicien, nous invitant à goûter l’alchimie de la vue et de l’ouïe, en dehors des sentiers (sensoriels) battus. Enfin, Bruce Taylor nous invite (le 30 octobre à 20H30) à retraverser l’une des marches les plus marquantes du XXe siècle : celle qui fut organisée en 1963 par Martin Luther King pour soutenir le projet de loi en faveur de l’égalité civique des Blancs et des Noirs – marche à l’issue de laquelle le pasteur prononça le célèbre discours « I Have a Dream« . C’est le titre que Bruce Taylor donne à sa pièce. Dans ce ballet unissant des danseurs de tous horizons, il revient sur cet événement marquant auquel, adolescent, il a pris part : « Cinquante ans plus tard, essayons de savoir quelle empreinte ce discours a laissé dans nos corps. La danse, reflet de la vie, a-t-elle permis ce moment suprême de métissage ? »

Marie Chavanieux