Espía a una mujer que se mata
Guy Delamotte met en scène le texte de Daniel [...]
Revoilà « Les Enfants du désordre », rendez-vous automnal et politique de la Ferme du Buisson avec six spectacles qui, entre question du voile et réinvention de la démocratie, se tiennent plus que jamais au cœur des problématiques contemporaines.
Une fois de plus, la Ferme du Buisson s’attache à un théâtre qui prend à bras le corps certaines des thématiques qui agitent notre société. La plus polémique peut-être : la question du voile dont s’empare avec habileté Myriam Marzouki dans Ce qui nous regarde. La plus revigorante espérons-le : celle de la représentation démocratique que Ceux qui errent ne se trompent pas avait portée au plateau dans une sorte de prescience visionnaire du mouvement Nuit Debout. La plus désespérante certainement : celle de la pauvreté qui s’installe sur nos trottoirs et face à laquelle on détourne le regard. Ce sera On a fort mal dormi mis en scène par Guillaume Barbot à partir d’un texte de Patrick Declerck, ethnologue et psychanalyste qui, pour Médecins du Monde, a ouvert en 1986 la première consultation d’écoute auprès des SDF.
Se tenir dans le désordre
Ces « Enfants du désordre » offriront donc des points de vue turbulents sur ce monde qui ne tourne pas rond mais aussi un théâtre où l’énergie vient du plateau dans des formes de créativité très originales. Ainsi en va-t-il par exemple de Notre Crâne comme accessoire des Sans Cou, ode à l’énergie vitale des saltimbanques orchestrée à partir du Théâtre ambulant Chopalovitch de Ljubomir Simovic. Régulièrement, la compagnie Das Plateau célèbre quant à elle les noces du théâtre et du cinéma, et ce sera le cas avec son spectacle tiré de l’éponyme récit de Marie Darrieussecq, Il faut beaucoup aimer les hommes*. Cinéma toujours, mais d’animation cette fois-ci, mêlé de musique et de magie nouvelle, Jamais Jamais ! proposera enfin une plongée sur un mode conte rock dans le pays de Peter Pan, sous la houlette de Jérémie Sonntag et Florian Goetz. Un spectacle sensitif mêlant images de synthèse, images filmées, encre sur verre et illusions d’optique. De quoi rendre aux grands que nous sommes ce plaisir si essentiel qu’il y a à se tenir dans « le chaos miraculeux de l’enfance » comme l’appelait Michel Leiris.
Eric Demey
Tel. : 01 64 62 77 00.
Guy Delamotte met en scène le texte de Daniel [...]