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Une technologie sous contrôle

Une technologie sous contrôle - Critique sortie Danse
© Pascal Elliott M & Mme Rêve par Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault.

Danse et nouvelles technologies
Entretien. Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault

Publié le 27 février 2016

Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault, chorégraphes du Théâtre du Corps,  ont créé M. & Mme Rêve en utilisant une technologie innovante produite par Dassault Systèmes. Avec La Muse en Circuit, ils travaillent actuellement sur leur prochain projet, intitulé Vivant. Quel est leur regard sur les nouvelles technologies dans le processus créatif ? 

En 2013, vous avez créé M. & Mme Rêve et inauguré un travail en 3D. Parlez-nous des motivations de cette expérience…

Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault : Nous avons travaillé autour de l’imaginaire  de Ionesco. Nous avons rencontré les ingénieurs de Dassault Systèmes, et nous avons mis en place avec eux une boîte scénique. L’enjeu a été d’avoir un décor virtuel autour de nous, à la fois sur le sol et sur les côtés, un dispositif qui littéralement immerge les deux protagonistes de l’histoire dans un univers spécifique. Et là réside notre innovation. Les nouvelles technologies créent une interaction avec l’environnement et avec l’imaginaire.

« Nous ne voulons pas que la technologie nous mange. »

Souhaitez-vous renouveler ce type de travail ? Qu’apporte-t-il à la danse ?

M.-C. P. et J. D. : Nous ne sommes qu’au début de l’ère technologique, mais nous ne souhaitons pas être des rats de laboratoire, nous ne voulons pas que la technologie nous mange. Notre prochain spectacle s’intitulera Vivant. Nous avons affaire au collectif La Muse en Circuit. Avec Wilfried Wendling, son directeur et compositeur, nous cherchons le rythme et la vitesse dans lesquels le danseur créera de la musique, en bougeant. Nous arrivons à l’expérimental, avec le corps mis dans des fils, des boutons capteurs, ce qui crée notre scénographie. L’organique et la machine sont tous deux autant présents.

Y a-t-il un lien entre Marco Polo, pièce que vous avez créée pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008, et cet intérêt pour le numérique ?

M.-C. P. et J. D. : C’est grâce à ce spectacle que nous avons travaillé sur le film d’animation. Marco Polo nous a donné envie de creuser le sujet des technologies. La danse a souvent travaillé avec les peintres ; et de même qu’il y a peintres et peintres, il y a 3D et 3D : une laide, et une faite par des gens des Beaux-Arts, des Gobelins ou de l’Ecole Boulle. Ne nous focalisons pas sur la technique, qui devient vite obsolète, mais sur le spectacle qui, lui, perdure.

Propos recueillis par Bérengère Alfort

www.theatre-du-corps.com

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