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Le Cirque contemporain en France

Un conventionnement original

Un conventionnement original - Critique sortie
De gauche à droite : Armelle Vernier, Thomas Renaud et Stéphane Bou © D. R.

La Maison des Jonglages et le Centre Culturel Jean-Houdremont

Publié le 11 novembre 2014

Entre le Centre Culturel Jean-Houdremont à la Courneuve et La Maison des Jonglages, c’est une histoire qui dure. Nous avons rencontré les trois architectes du nouveau projet commun entre les deux structures : Armelle Vernier, directrice du Centre Culturel, Stéphane Bou, directeur de La Maison des Jonglages pendant quatre ans, et son successeur, Thomas Renaud.

Comment est venue cette idée de Maison des Jonglages, qui est structurellement différente du Centre Culturel Jean-Houdremont ?

Thomas Renaud : Ce sont deux structures indépendantes puisque nous sommes une association 1901 et le Centre culturel est en régie directe avec la ville de La Courneuve. La Maison a été créée en 2008 à l’initiative de deux jongleurs, Thomas Guérineau et Rémi Laroussinie, partant du constat que le jonglage était très peu représenté dans les arts du cirque et n’avait pas la place qu’il méritait. L’idée a donc été de créer une Rencontre des Jonglages, pour montrer l’état de la création professionnelle, dans l’idée d’un temps de partage et de rencontre.

Comment est-on passé d’une initiative d’artistes à un véritable lieu ?

Stéphane Bou : A la création de cet événement, un peu débordés par le nombre de participants et la venue d’artistes reconnus, ils se sont rapprochés du Centre Culturel, car le directeur Christophe Adriani avait envie de développer le cirque sur son lieu. Les 2000 personnes de ce premier festival ont été une vraie surprise pour lui mais aussi pour la ville, qui a réalisé qu’un tel événement pouvait non seulement attirer du public localement, mais aussi de l’extérieur ! De là est née la Maison et l’association qui va avec. Le Centre Culturel l’a accueillie autour de quatre axes que l’on a toujours suivis : la programmation de spectacles, l’aide à la création, la formation, et l’action culturelle.

Quelles sont les perspectives pour l’avenir ?

A.V. : Le directeur avait alors créé une singularité pour ce lieu, et épaulé l’émergence. A mon arrivée il y a deux ans, l’idée était de mettre ce partenariat avec la Maison des Jonglages au cœur du projet du Centre Culturel, tout en créant une cohérence dans la programmation, avec une ligne conductrice du cirque de création à la danse contemporaine. Cette ligne pluridisciplinaire autour des arts du mouvement se devait d’être forte, car nous sommes un théâtre de ville, entouré par un maillage très dense de deux CDN et du CND… La perspective est maintenant reconnue par la DRAC avec un projet de conventionnement en jonglage pour 2015. C’est très original à tous points de vue, puisque nous imaginons une convention tripartite entre l’Etat, la ville de La Courneuve, et l’association. Les intérêts et les objets des deux structures se retrouvent sur la diffusion mais aussi sur l’aide à la création puisque le Centre Culturel accueille aussi des artistes en résidence toute l’année au studio et au plateau, et développe tout un volet d’actions avec les publics en lien avec les résidences.

« Les intérêts et les objets des deux structures se retrouvent sur la diffusion mais aussi sur l’aide à la création. » A. V.

Quel est ce lien avec le territoire ?

S. B. : La rencontre avec le territoire de La Courneuve est un hasard, mais la construction de ce projet s’est révélée très pertinente et le Centre Culturel l’a bien senti. Le jonglage est un langage capable de raconter quelque chose à travers la manipulation. On se rend compte que sur un territoire comme celui de La Courneuve, où il y a vraiment des barrières de langue, il a tendance à rencontrer plus facilement un public que d’autres disciplines.

A. V. : Le projet est né du terrain, et le conventionnement vient reconnaître un projet qui existait en appuyant la dimension de création et en pérennisant les résidences. C’est cela qui permet de développer des actions culturelles ainsi que le hors les murs en lien avec le territoire. A la Courneuve il y a plus de 110 nationalités. Notre démarche rejoint l’idée de se retrouver autour d’un langage commun.

Quels sont les prochains artistes en résidence ?

T. R. : Nous avons par exemple le G Bistaki, qui a déjà été accompagné il y a trois ans par la Maison des Jonglages, et qui revient avec une nouvelle création, et le Cirque Bang Bang en résidence pour une création la saison prochaine.

S. B. : La jeune compagnie franco-belge EaEo arrive dès novembre et nous accueillerons leur première au festival en avril. Blizzard Concept bénéficiera d’un accompagnement plus rapide avec leur Opéra pour sèche-cheveux, pour un temps de résidence, d’exposition et de diffusion de la première du spectacle.

A. V. : Le Centre Culturel accueille en résidence la compagnie Kiaï portée par des artistes aux parcours conséquents comme Cyrille Musy et Sylvain Décure, et la compagnie Aboca Abierta, repérée par Circus Next en 2013, avec un projet singulier entre théâtre, clown, et musique.

 

Propos recueillis par Nathalie Yokel

 

La Maison des Jonglages, au Centre culturel Jean-Houdremont, 11 avenue du Général Leclerc, 93120 La Courneuve. Tél. : 01 49 92 60 54.

A propos de l'événement


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