La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -229-Théâtre d’Ivry~Antoine Vitez

Contrer l’impuissance

Contrer l’impuissance - Critique sortie Théâtre
« L’auteure et metteure en scène Marina Damestoy. » © Jean-Luc Caradec / F451 Productions

Entretien Marina Damestoy

Publié le 31 janvier 2015 - N° 229

Auteure, plasticienne, performeuse, metteure en scène, illustratrice de presse, militante associative… Le parcours de Marina Damestoy est aussi éclectique que les publics auxquels elle souhaite s’adresser. Elle nous interroge sur la façon de contrer l’impuissance.

Qu’est-ce qui, après des études aux Beaux-arts, vous a donné envie de faire du théâtre ?

Marina Damestoy : Durant toute mon enfance, j’ai eu une idée fixe : étudier aux Beaux-arts. J’ai toujours beaucoup dessiné et, assez tôt, je me suis également mise à écrire. Lorsque je suis finalement entrée à l’école des Beaux-arts de Cergy, à l’âge de 17 ans, j’ai vite compris qu’il y avait pour moi un côté « trop bourgeois », trop individualiste dans le fait de fabriquer continuellement des images en tendant vers la vente. J’ai donc très vite eu envie de travailler dans le collectif, ce qui m’a amené à me diriger vers le spectacle vivant. Les territoires de mes différents modes d’expression n’ont pour moi pas de bordures. J’ai toujours mêlé de façon très naturelle toutes sortes d’activités : l’écriture, les arts plastiques, la vidéo, la chorégraphie, la mise en scène, le journalisme, l’engagement militant…

«  Inviter le public dans une sorte de cuisine collective où il puisse se sentir à l’aise, se sentir chez lui. »

A quel théâtre travaillez-vous au sein de votre compagnie, La Boite Blanche ?

M. D. : A un théâtre d’expérimentation, de prospection. Je n’ai pas envie de me figer, d’avoir un même geste reconnaissable à chaque création. Je crois d’ailleurs que j’en serais incapable. J’écris beaucoup, mais rien ne se ressemble. La création est pour moi comme une aventure dans laquelle on se lance sans savoir à quoi elle va mener. Mais chacun de mes spectacles vise à inviter le public dans une sorte de cuisine collective où il puisse se sentir à l’aise, se sentir chez lui. Je cherche toujours à casser la barrière un peu impressionnante qui peut surgir au théâtre. Le public est au cœur de mes créations. Les interprètes lui posent des questions, lui donnent la parole, ce qui, d’ailleurs, les met parfois en danger. Et ça, ça me plaît énormément !

Votre résidence à Ivry-sur-Seine révèle un lien fort avec les thèmes de la précarité et de l’exclusion…

M. D. : Ces thèmes sont liés à un autre qui me touche beaucoup : celui de l’impuissance. A travers tout ce que je fais, je crois que je cherche à trouver des pistes pour contrer l’impuissance. Que peut-on faire face à l’impuissance…? Comment on s’organise…?

 

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

 

 

Théâtre d’Ivry-Antoine Vitez, 1 rue Simon-Dereure, 94200 Ivry-sur-Seine. Tél. : 01 46 70 21 55. www.theatredivryantoinevitez.ivry94.fr

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